Meta soupçonné d’avoir invisibilisé le sort des Palestiniens sur Facebook et Instagram

La propagande a toujours fait partie des guerres, les réseaux sociaux y contribuent largement : selon une enquête produite par les journalistes de la BBC Arabic mercredi 18 décembre, le groupe Meta – propriétaire de Facebook et d’Instagram – a restreint de façon draconienne la faculté des organes de presse palestiniens – à Gaza et en Cisjordanie – à informer le public concernant la guerre à Gaza et le génocide à l’œuvre contre le peuple palestinien. Concrètement, les vingt médias ciblés ont connu une forte baisse de l’engagement de l’audience depuis octobre 2023.

À titre d’exemple, les données révèlent que le média Palestine TV a connu une chute spectaculaire de son audience de 60 % suite au attaques terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, alors que la chaîne enregistre 5,8 millions d’abonnés. En parallèle de cette invisibilisation, vingt rédactions israéliennes – Israel Hayom ou encore Channel 13 – ont vu leur audience progresser de 37 % sur la même période ; l’engagement a presque doublé pour trente médias arabophones non palestiniens, tels qu’Al-Jazeera. Cet engagement consiste en la mesure de l’impact d’un compte sur les réseaux sociaux et de l’audience qui porte sur son contenu (partages, commentaires, réactions, etc).

Lutte contre les « contenus haineux », rétorque Meta

Sur le fondement d’un témoignage anonyme, la BBC démontre également qu’Instagram, autre réseau social de la galaxie Meta, a réhaussé son niveau de modération des commentaires publiés par des utilisateurs palestiniens après octobre 2023. Un changement algorithmique assumé par la multinationale, qu’elle justifie nécessaire du fait d’un « pic de contenu haineux » à l’intérieur des territoires palestiniens. « Nous reconnaissons que nous faisons des erreurs, mais toute affirmation selon laquelle nous supprimons délibérément un point de vue particulier est fausse, » a expliqué la société de Mark Zuckerberg.

Meta assure que ce bricolage mis en branle suite aux attaques terroristes du Hamas a depuis été supprimé. Aucune information ne permet, à ce stade, de confirmer ce retour à la normale. De par sa cruauté, la guerre à Gaza amène les rares journalistes présents sur place à documenter, photographier ou encore filmer des scènes particulièrement violentes commises par l’armée israélienne, menant de facto à la censure sur les réseaux sociaux ; une situation qu’ils déplorent. Selon un récent comptage opéré par Reporters sans frontières, 145 journalistes ont été tués à Gaza depuis le lancement des représailles israéliennes.

Avant de partir, une dernière chose…

Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :

  • nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
  • nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.

L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.
Je veux en savoir plus