Municipales 2026 : David Belliard candidat à Paris après sa victoire à la primaire des Verts
David Belliard a eu un coup de chaud, mais l’essentiel est sauf. L’adjoint écologiste d’Anne Hidalgo, en charge de la mobilité, a remporté dimanche le second tour à suspense de la primaire des Verts pour les élections municipales de 2026 à Paris. En recueillant environ 52,6% des voix, il a devancé sa concurrente Anne-Claire Boux, adjointe à la santé à l’Hôtel de ville (47,4%). Dimanche dernier, il ne lui avait manqué que seize petites voix pour l’emporter dès le premier tour. Mais l’alliance entre sa concurrente et les deux autres candidates éliminées, Fatoumata Koné (15%) et Aminata Niakaté (10%), l’avait placé en ballottage défavorable.
L’élu du XIe a finalement su capter une dynamique plus forte, et retrouve donc le rôle de tête de liste à Paris qu’il occupait déjà lors des élections municipales de 2020. À l’époque, il avait recueilli 10,79% des voix au premier tour, et s’était ensuite allié avec la liste d’Anne Hidalgo au second. Malgré des périodes de tension, les Verts avaient siégé dans la majorité municipale, en étant représentés entre autres par David Belliard au sein de l’exécutif. S’il est difficile de se démarquer face à une maire socialiste qui a axé l’essentiel de son mandat sur la transformation écologique de la ville, certains responsables chez les Verts avaient sévèrement jugé le score de David Belliard, au regard des victoires arrachées dans d’autres grandes villes comme Lyon, Bordeaux ou Strasbourg.
Un mandat plus tard, s’il a toujours été considéré comme le favori de cette élection interne, David Belliard a néanmoins dû faire face à une menace inattendue en début d’année, lorsque le sénateur de Paris, Yannick Jadot, a annoncé qu’il se verrait bien tenter sa chance dans la capitale. L’ancien candidat à la présidentielle de 2022 (4,63%) comptait sur de bons sondages pour s’imposer naturellement comme le porte-drapeau des écologistes et éviter la case primaire. Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, soutenait en sous-main l’initiative. «Ce n’est pas très élégant», en soupirait David Belliard. L’opération a finalement tourné court puisque la primaire a eu lieu et que Yannick Jadot n’y a pas participé.
Fort de ces expériences, le candidat écologiste estime être en meilleure position qu’en 2020, d’autant que, cette fois, il n’affrontera pas Anne Hidalgo, qui a annoncé qu’elle ne se représenterait pas. À cela s’ajoute la notoriété nouvelle de David Belliard auprès des Parisiens, lui qui a pris la lumière médiatique ces cinq dernières années en incarnant notamment la lutte contre la voiture dans la capitale. C’est lui qui, autour d’Anne Hidalgo, a par exemple porté les «plans vélo», l’ouverture de «rues aux écoles» qui piétonnisent les voies à côté des établissements scolaires, mené la création de «zones à trafic limité» dans la ville...
L’écologiste a par ailleurs toujours assumé de cliver, quitte à jouer la provocation et à devenir le bouc émissaire de la droite. «Paris est une ville woke, il faut en être fier», a-t-il encore affirmé début mars dans un entretien au Parisien. «David, c’est la stratégie du bulldozer», résume l’une de ses collègues écologistes au Conseil de Paris. L’intéressé assume d’ailleurs de dire que les transformations menées par Anne Hidalgo ne sont que «l’introduction» du changement de la capitale qu’il entreprendra s’il l’emporte aux municipales de mars 2026.
D’ici là, David Belliard devra avant tout rassembler la famille écologiste parisienne après l’épreuve de la primaire et une campagne de second tour assez tendue. Pour la suite, le candidat ne veut rien exclure quant à un large rassemblement de la gauche, pouvant aller du Parti socialiste jusqu’à La France Insoumise. Au second tour, plus vraisemblablement qu’au premier.