Vote de confiance : l’incertitude pèse sur la rentrée

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Chez Franck Baruch, fabricant de matériel scolaire et président de l’entreprise Aratice, la rentrée ne rime pas avec sérénité. Sa dernière innovation, une salle de classe modulable, peine à trouver preneur. “On voit d’une part la fébrilité et puis même le manque de budget de la part des établissements scolaires qui, quelque part, ont lancé un appel d’offres que nous avons remporté, mais qui aujourd’hui ne veulent pas franchir le pas”, explique-t-il.

Résultat : les stocks s’accumulent. “Aujourd’hui, on retrouve un stock qui est d’environ 15 à 20 % supérieur à ce qu’il devrait être”, ajoute Franck Baruch.

Chômage partiel et prudence budgétaire

Pour la première fois cette année, l’entreprise a dû recourir au chômage partiel. Richard Félix-Théodose, salarié chez Aratice, en a fait l’expérience : deux jours chômés par semaine, pendant trois mois. “J’ai eu un impact financier, sachant que ça a duré 3 mois”, confie-t-il.

Du côté des consommateurs, la prudence s’installe également. Une juriste rencontrée ce jour-là raconte avoir repoussé certaines dépenses prévues : “C’est inquiétant et ça peut faire changer certains projets qu’on avait, achats, déménagements ou autres ; ça peut les mettre en pause.”

Les ménages revoient leurs priorités

Cette incertitude économique et politique se traduit par un net recul de la consommation. Yves Puget, directeur de la rédaction de LSA, observe : “La première réaction, c’est de reporter les achats non-alimentaires. On voulait changer son lave-linge, refaire sa cuisine. La première réaction, c’est de dire qu’on va attendre un petit peu et qu’on va épargner. Le taux d’épargne ne cesse d’ailleurs de remonter. La deuxième réaction, c’est de dire qu’on va peut-être un peu moins au restaurant. La troisième réaction, c’est qu’on va aller dans une enseigne un peu chère, on va dans une enseigne moins chère.”

Des ménages qui consomment donc moins : leurs dépenses ont reculé en un an.