De Georges Pompidou, on ne retient le plus souvent que son visage de paysan matois surmonté d’épais sourcils broussailleux. Une cigarette toujours au coin des lèvres qui lui donnait cet air parfois si désinvolte. Puis, cette immense carcasse de tubes et de verre plantée au milieu de la capitale : le Centre national et culturel de Beaubourg, qui portera son nom comme une empreinte de ses quatre années et demie à l’Élysée. « Voici la cendre et la semence de Georges Pompidou », professe son successeur Valéry Giscard d’Estaing en 1977, au moment d’inaugurer le bâtiment aux quatre couleurs.
Comme tant d’autres, le chef de l’État ne porte pourtant pas vraiment dans son cœur le projet de son défunt prédécesseur. Il a même un temps pensé à l’abandonner, ou du moins à en modifier certains aspects. C’est finalement son jeune premier ministre Jacques Chirac, pompidolien invétéré, qui l’en dissuade - allant, selon la légende, jusqu’à mettre sa démission dans la balance. Il est vrai que l’audace…