Guerre Israël-Iran : après le cessez-le-feu la crainte des opposants iraniens

L'Iran et Israël ont finalement accepté mardi 24 juin le cessez-le-feu initié par Donald Trump. Mais au-delà des frappes et de l'inquiétude qu'elles ont provoqué, certains Iraniens voyaient dans cette situation une opportunité de faire tomber le régime. Ils craignent désormais une réponse encore plus violente des mollahs.

C'est un indicateur de l'inquiétude. Les Iraniens restés dans le pays sont de plus en plus réticents à témoigner publiquement. Ils ont maintenant peur de la répression. Le cessez-le-feu n'a pas été un soulagement pour tout le monde : "Nous avons ressenti de la tristesse quand nous avons entendu l'information", raconte Arya, âgée d'une vingtaine d'années, "on pensait que cette campagne pouvait être le début de la fin de la République islamique." Cette Iranienne n'est pas très optimiste pour l'avenir, "parce que le régime peut facilement reprendre l'oppression et tuer aussitôt les forces d'opposition", s'alarme-t-elle.

"Le régime a déjà tué des milliers de personnes. Et maintenant, nous avons peur que ça se reproduise."

Arya, iranienne

à franceinfo

Un sentiment partagé par de nombreuses familles et militants : "Ils ont réalisé qu'Israël visait très précisément des organes de commandement des forces de répression du régime. C'est une façon de dire : 'on est en train de vous donner la main pour que vous puissiez faire tomber ce régime'. Donc c'était extrêmement encourageant pour les Iraniens. Et brutalement, avec cette décision de Trump de cessez-le-feu, ils ont tous ressenti l'effet d'un coup de poignard dans le dos", explique Lila Pakzad, qui anime en France NOROUZ une association pour les droits de l'homme en Iran.

Les Iraniens craignent désormais la réaction de Téhéran

Certains redoutent un retour de bâton de la part d'un régime qui a été sensiblement fragilisé. C'est effectivement une possibilité pour la sociologue Azadeh Kian : "Ça peut basculer vers davantage de répression. Ou alors, si les Européens ou les Américains insistent dans les discussions sur le respect des droits humains, les mettent comme une condition pour la levée des sanctions, ça peut aussi basculer vers moins de répression."

En plus des menaces sur la société civile, l'opération militaire va sans doute redéfinir les rapports de force au sein du régime, entre les religieux, les militaires et les civils.