Donald Trump va décerner la plus haute distinction civile américaine à Rudy Giuliani

Rudy Giuliani, ancien maire de New York, s’exprime avant la réélection de Donald Trump, lors d’un meeting au Madison Square Garden, le 27 octobre 2024 à New York. MICHAEL M. SANTIAGO / AFP

L’ancien maire de New York, hospitalisé après un accident de voiture, va recevoir la médaille présidentielle de la Liberté. Une décision qui intervient alors que l’ex-avocat fait face à de multiples condamnations judiciaires.

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Deux jours après son hospitalisation à la suite d’un accident de la routeRudy Giuliani peut se consoler avec une promesse présidentielle. Donald Trump a annoncé lundi 1er septembre qu’il remettrait la médaille présidentielle de la Liberté à son ami et ancien avocat de 81 ans, blessé samedi soir dans un accident de voiture dans le New Hampshire. Cette distinction, la plus haute récompense civile des États-Unis, couronne un parcours pour le moins controversé.

Sur sa plateforme Truth Social, le président américain n’a pas tari d’éloges à propos de Rudy Giuliani. «Le plus grand maire de l’histoire de la ville de New York et un patriote américain tout aussi remarquable», s’est-il enthousiasmé. Les détails concernant la date et le lieu de la cérémonie seront communiqués ultérieurement, a précisé Donald Trump.

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Un héros du 11-Septembre rattrapé par les scandales

L’homme qui recevra cette médaille créée en 1963 n’est plus celui qui fut, un temps, surnommé «le maire de l’Amérique». Maire de New York de 1994 à 2001, Rudy Giuliani avait acquis une stature nationale en gérant avec sang-froid les attentats du 11 septembre 2001. Une image de héros qui s’est progressivement effritée ces dernières années.

Devenu l’avocat personnel de Donald Trump, l’ancien édile a été radié en juillet 2024 du barreau de New York après avoir été reconnu coupable de fausses déclarations répétées concernant la défaite électorale de Donald Trump en 2020. Il a aussi été inculpé au pénal en Géorgie et en Arizona pour son rôle dans les tentatives d’inverser les résultats de l’élection présidentielle remportée par Joe Biden. Ce qu’il a toujours nié.

148 millions de dollars de dommages et intérêts

Les ennuis judiciaires de Rudy Giuliani ne s’arrêtent pas là. En décembre 2023, il a été condamné à verser 148 millions de dollars à deux agentes électorales de l’État pivot de Géorgie (sud-est), Ruby Freeman et sa fille Wandrea «Shaye» Moss. À partir d’une vidéo montrant les deux femmes se passant un objet - qui s’avérera être une pastille de menthe - lors du décompte des bulletins en novembre 2020, l’ex-maire et ancien procureur anticorruption avait affirmé qu’elles échangeaient une clé USB «comme s’il s’agissait de doses d’héroïne ou de cocaïne» pour truquer les résultats. Les plaignantes, toutes deux noires, avaient raconté comment ces accusations, alimentées par Donald Trump, leur avaient valu insultes et menaces, souvent à caractère raciste.

En octobre 2024, le juge Liman avait ordonné à Rudy Giuliani, qui se déclarait en faillite personnelle, de céder une partie de son patrimoine pour dédommager les deux femmes. Notamment son appartement de dix pièces dans le quartier huppé de l’Upper East Side à Manhattan, sa Mercedes-Benz décapotable de 1980, des bijoux, 26 montres de luxe et des pièces de collection, comme un maillot signé par la légende du base-ball Joe DiMaggio. S’il a consenti à donner sa voiture et ses montres, Rudolph «Rudy» Giuliani a refusé de lâcher le maillot de base-ball.