ENTRETIEN - Equipe de France : "J’attends beaucoup de cet Euro 2025", confie Marie-Antoinette Katoto

Rien ne semble pouvoir perturber Marie-Antoinette Katoto, pas même sa mini-disette devant le but avec les Bleues – cinq matches sans marquer – une première dans sa carrière internationale. Tout sourire, détendue, "MAK" s'est longuement arrêtée au micro de franceinfo pour revenir sur son transfert à l'OL Lyonnes, mais aussi sur ses attentes pour l'Euro. Entretien.

franceinfo : Comment ressortez-vous de cette dernière saison avec le Paris Saint-Germain ?

Marie-Antoinette Katoto : On ne va pas se mentir, la saison n'était pas du tout celle que j'espérais sportivement, et en dehors. Je ne vais pas me cacher, sportivement, c'est de ma faute. J'assume, je n'ai pas fait une bonne saison. Mais j'ai beaucoup appris, surtout mentalement, en termes de mentalité, les valeurs, sur ce que je pourrais apporter de plus ou ce que j'aurais pu mieux faire. Chaque saison est différente, chaque saison est bénéfique quoi qu''il arrive. Je ne vais garder que le positif. J'ai eu de la chance de pouvoir jouer malgré cette dernière saison et j'en suis très contente.

Vous avez signé en faveur de l'OL Lyonnes, pourquoi ?

Cette équipe a une belle histoire, un très grand palmarès, tout est grand, tout est énorme. Je suis très, très contente de jouer pour cette équipe. Je ne pensais pas, car je suis quelqu'un de très patiente dans la vie, mais là, je suis très impatiente à l'idée de démarrer l'aventure. On peut dire ce qu'on veut c'est un grand club, pour moi c'est le meilleur. Depuis les Jeux Olympiques, j'ai vu le stade, le Groupama Stadium, différemment, je me suis dit que je m'y verrais bien, c'est vraiment quelque chose d'unique. J'ai vraiment envie de porter ce maillot et de faire de belles choses dans ce stade. L'OL et moi, c'est une histoire de longue date. J'avais 11-12 ans, avec Jean-Michel Aulas (ex-président de l'OL féminin). J'ai discuté avec beaucoup d'anciennes joueuses, Sonia Bompastor, Camille Abily, Wendie Renard, Sarah Bouhaddi, mais aussi les coéquipières avec qui j'ai joué en Bleues.

Depuis mon plus jeune âge, on me parle beaucoup de Lyon, et tout le temps en bien. J’ai vu l’OL écrire cette histoire. Pour moi, c’était un choix naturel, logique. Je n’ai pas vraiment vu Lyon comme un rival.

Marie-Antoinette Katoto, sur sa signature à l’OL Lyonnes

à franceinfo

Une expérience à l'étranger, ça vous a tenté ?

(Rires) Bien sûr ! Tu as envie de découvrir une autre mentalité, une autre culture, que ce soit l'Espagne, l'Angleterre ou les Etats-Unis. Mais la France, c'est mon pays. J'ai encore envie de faire de belles choses dans mon pays.

La France et la sélection, venons-y : comment vous sentez-vous en ce moment ? Vous marquez un peu le pas devant le but, avec cinq matches sans marquer. Cela vous affecte ?

Je ne me prends vraiment pas la tête, c'est passager, ça ne va pas créer plus de doutes en moi. Ce n'est pas quelque chose qui m'embête plus que ça. Des buts, j'en ai mis, j'en mettrais encore (sourire). Il y a des fois des passages à vide, et il y en aura d'autres. Je suis très contente que mes coéquipières marquent, ça leur donne plein de confiance et je suis très heureuse pour elles.

Les coéquipières ont pris le relais lors du dernier match face à la Suisse. Cela vous enlève un peu de pression ?

Pas spécialement, j'ai toujours pensé que tout le monde est capable de marquer des buts. Je ne me suis jamais vraiment focalisé sur ça, je ne m'acharne pas à vouloir marquer. C'est aussi ce qui fait en moi cette force et cette tranquillité.

Qu'est-ce qui vous plaît dans le nouveau projet de jeu mis en place par Laurent Bonadei ?

C'est quelque chose de très nouveau, en équipe de France, j'ai rarement connu cette façon de jouer, il tente plein de choses, il essaye de nous sortir de notre zone de confort. Et c'est très nouveau pour moi. Je pense qu'il attend de moi que je participe au jeu, que je prenne du plaisir.

Qu'attendez-vous cet Euro, le deuxième dans votre carrière ?

J'en attends beaucoup, mais tranquillement, sans trop en faire. Je ne nous vois pas favorite de la compétition. Je pense qu'on est en dessous de l'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre. Elles ont gagné des titres. Nous, à part avoir apparemment une bonne équipe, on n'a rien fait de plus (sourire). Pour une fois, je vais nous mettre dans la position d'outsiders plutôt que de cadors. On va aller chasser, montrer, sans trop de pression.

Cette position vous convient ?

Moi, ça me convient, car chaque match sera une guerre, ça sera à nous de tout faire, de faire avancer le foot féminin français. Les supporters, le public, la nation attendent ça. C'est à nous d'y aller, on n'a pas le choix (sourire).

Et vous allez démarrer très fort avec les tenantes du titre, les Anglaises, le samedi 5 juillet...

C'est une très belle équipe, c'est l'une des deux trois meilleures au monde, avec de très grandes joueuses. Leur dernier Euro, chez elles, a été magnifique. C'est un exemple à suivre. Mais un match c'est 90 minutes, avec deux staffs, deux équipes qui se déchirent, et tout est possible. On va tout donner. Si ça ne passe pas, il y aura deux matches derrière, si ça gagne, tant mieux. On va prendre ce qu'il y a à prendre, en tout cas il faudra compter sur nous !

Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour cet Euro ?

D'être en bonne santé, de prendre du plaisir, de kiffer !