Algérie: Christophe Gleizes, le journaliste emprisonné reste «combatif» mais «isolé», selon ses parents

Le journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie fin juin pour «apologie du terrorisme», reste «combatif» mais souffre d'être «isolé», ont confié à l'AFP ses parents, après deux visites au parloir dans sa prison de Tizi Ouzou.

Dans l'attente d'un procès en appel attendu à l'automne, «même s'il a le moral, même s'il est combatif, il se sent totalement coupé du monde, isolé», a rapporté sa mère Sylvie Godard dans un entretien dans les bureaux parisiens de Reporters sans frontières. Avec son beau-père Francis, elle appelle à ce que le dossier de son fils, seul journaliste français détenu actuellement à l'étranger, ne serve pas à «régler des questions politiques» entre la France et l'Algérie.

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«On s’est rendu en Algérie du 11 au 22 août et le 12 août, raconte sa mère, on a pu le voir une première fois dans un parloir d’une demi-heure. On est dans une salle avec des vitres (et) on a un combiné téléphonique pour parler, chacun de notre côté. Le premier choc, c’est l’apparence physique, je ne l’avais jamais vu le crâne rasé. Mais il allait bien, il était en bonne condition physique, il faisait énormément de sport pour se vider la tête. On n’avait qu’une demi-heure, donc on a fait très très vite pour lui donner tous les messages de la famille, des amis, des amis journalistes et de tout le comité de mobilisation (lancé par Reporters sans Frontières, NDLR)».

Francis Godard estime que «les deux griefs qui lui sont reprochés sont totalement absurdes (...) On ne peut pas interpréter autrement l’exagération invraisemblable de ces griefs si on ne comprend pas qu’il est une sorte de victime collatérale des mauvaises relations entre la France et l’Algérie actuellement». Il ajoute : «on ne peut pas associer en permanence le cas de Christophe et celui de Boualem Sansal (écrivain franco-algérien condamné à cinq ans de prison ferme notamment pour » atteinte à l’unité nationale», NDLR). Tous les deux méritent à l’évidence d’être libérés mais ces deux dossiers n’ont strictement rien à voir l’un avec l’autre».