Il s'agit du premier Parlement de l'ère post-Assad. Les parlementaires désignés dimanche 5 octobre en Syrie ne comptent qu'une très faible proportion de femmes et de représentants des minorités, selon les résultats annoncés lundi de cette consultation, critiquée pour son manque de démocratie. Les deux tiers des 210 membres du Parlement ont été désignés par des comités locaux formés par la commission électorale nommée par le président intérimaire, Ahmad al-Charaa. Le président doit lui-même désigner les 70 députés restants.
Deux provinces du nord-est de la Syrie, sous contrôle des Kurdes, ainsi que celle à majorité druze de Soueida, dans le Sud, théâtre de récentes violences, ont été exclues du processus pour des raisons de sécurité. Selon les résultats annoncés par le porte-parole de la commission, Nawar Najmeh, les femmes ne représentent que 4% des parlementaires, tandis que les chrétiens obtiennent seulement deux sièges. Le seul candidat juif n'a pas été élu.
"La place des femmes dans ce Parlement ne reflète pas leur rôle"
Interrogé sur la représentation des minorités, Nawar Najmeh a reconnu un "déséquilibre" : "la composante chrétienne ne dispose que de deux sièges, une représentation faible au regard de sa proportion dans la population syrienne", a-t-il déclaré. "La place des femmes dans ce Parlement ne reflète pas leur rôle dans la société syrienne ni dans la vie politique, économique et sociale", a-t-il ajouté. Il a toutefois déclaré que "le tiers des sièges que le président doit encore nommer pourrait compenser certaines composantes sous-représentées".
Le nouveau Parlement doit tenir sa première séance dans les prochains jours, alors que plusieurs organisations de défense des droits humains estiment que ce processus équivaut à une "nomination" décidée par Ahmad al-Charaa. Des juristes ont dénoncé les larges prérogatives accordées au président intérimaire pour composer l'assemblée, chargée de proposer et d'amender les lois, d'approuver les traités internationaux et d'adopter le budget de l'Etat.