Guerre au Proche-Orient : "C'est un accord au milieu des larmes", réagit un avocat de familles d'otages

"C'est un accord au milieu des larmes", réagit jeudi 16 janvier sur franceinfo maître Patrick Klugman, avocat et coordinateur du collectif Freethem alors qu'un accord a été trouvé entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération d'otages. Négocié par les médiateurs internationaux – Qatar, États-Unis et Égypte –,  l'accord de cessez-le-feu doit entrer en vigueur dimanche, la veille du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

"Tout ce qui peut permettre le retour d'un otage ou de plusieurs doit être évidemment salué", selon Patrick Klugman. Mais il déplore "l'aspect loterie" de cet accord. "On ne sait pas si celui dont on espère le retour est vivant ou mort, dans quel état il sera. Il y a énormément d'expectatives", souligne-t-il.

"Un ultime supplice"

L'accord s'établit en trois phases. La première  doit durer 42 jours et prévoit la libération de 33 otages en échange d'un millier de Palestiniens détenus par Israël.

"Sur les 33 annoncés, il y aura dix cadavres qui entreront en Israël."

Patrick Klugman, avocat et coordinateur du collectif Freethem

à franceinfo

Il reste à ce jour 94 otages morts ou vivants sur les 251 Israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023. "C'est un accord au milieu des larmes qui, pour les familles concernées, constitue un ultime supplice qui est sans doute aussi dur que les quatorze mois précédents", explique Patrick Klugman.

"On retient son souffle"

L'avocat pointe la fragilité de l'accord : "Un accord qui s'étend sur aussi longtemps pour sa première phase peut dérailler, capoter à tout moment. Imaginez ne serait-ce qu'un tireur isolé qui se met à faire n'importe quoi, il n'y a plus d'accord. 42 jours, c'est extraordinairement long, incertain et fragile". Patrick Klugman relève que même le président américain Joe Biden n'a pas parlé de paix : "Il parle de fin de la guerre".

"Personne n'est dans la joie, personne n'exulte. Mais simplement on commence à souffler un petit peu... peut-être... Mais à l'heure actuelle, on retient son souffle avant de pouvoir souffler", conclut-il.