AI Act : une première régulation en Europe, loin de régler toutes les questions posées par l’intelligence artificielle
Le marathon bruxellois aura duré 37 heures. Un record qui témoigne de l’âpreté des négociations ayant permis de déboucher sur un accord politique autour de la première législation au monde au monde encadrant l’intelligence artificielle. «Une avancée historique!» s’est félicité le Commissaire européen Thierry Breton, «la plus grande étape de l’histoire de la transformation numérique de l’Europe», s’est enthousiasmé la présidence espagnole de l’UE. «Une étape dans un chantier qui s’est ouvert il y a quatre ans qui nécessite des discussions supplémentaires», relativisait samedi le ministre français de la transition numérique, Jean-Noël Barrot sur France Inter.
La largeur du champ sémantique des premières réactions ce week-end témoigne des divergences de points de vue qu’il a fallu concilier, et qui sont loin d’avoir disparu. La grande inquiétude, exprimée notamment par la France et l’Allemagne : qu’à vouloir absolument être la première à réguler les systèmes d’intelligence artificielle, l’Union européenne étouffe l’innovation avec des règles trop strictes et mette des bâtons dans les roues des jeunes entreprises européennes du secteur. Comme cela a pu être le cas par le passé. Avec le risque ultime d’aboutir à un résultat final inverse à l’objectif premier recherché : mieux protéger les citoyens et garantir la confiance nécessaire à l’adoption de ces systèmes d’IA dans l’Union européenne.
Une régulation de l’IA générative
Beaucoup de points restent encore à préciser sur l’accord trouvé dans la nuit de vendredi à samedi. Le texte va être digéré ligne par ligne dans les prochains jours par toutes les parties prenantes. Il sera aussi, avant d’être finalisé, complété par un travail technique. Car le diable se niche dans les détails, et ils sont très nombreux. En l’état…