Les ruptures de câbles sous-marins liés à des accidents plutôt qu’à des sabotages, selon le Washington Post

Les ruptures de câbles sous-marins liés à des accidents plutôt qu’à des sabotages, selon le Washington Post

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Le drapeau de l’Otan flotte sur la frégate Tromp, navire amiral de la marine néerlandaise, qui fait partie de la mission Baltic Sentry 2025 pour accroître la présence de l’Alliance atlantique dans la mer Baltique et renforcer la sécurité des infrastructures critiques sous-marines, dans le port de Tallinn, Estonie, le 17 janvier 2025.  Ints Kalnins / REUTERS

Aucune déclaration officielle n’avait mis en cause la Russie, bien que les soupçons se soient rapidement portés sur elle.

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Les incidents liés aux câbles sous-marins seraient le fait «d’accidents», a révélé le Washington Post ce dimanche. Un consensus émergerait au sein des services de sécurité américain et européen, selon le quotidien américain qui cite des sources anonymes de trois pays impliqués dans l’enquête. Plusieurs câbles sous-marins, vitaux pour les télécommunications, ont été sectionnés depuis novembre en mer Baltique. Deux d’entre eux, reliant la Suède à la Lituanie et l’Allemagne à la Finlande, l’avaient été à la mi-novembre. Un autre, entre la Finlande et l’Estonie, le jour de Noël. 

«Personne ne croit que ces câbles ont été coupés accidentellement, avait commenté Boris Pistorius, ministre de la Défense allemand à propos des premiers. Nous devons estimer, sans en être sûr encore, qu’il s’agit d’un sabotage ». Un porte-conteneurs sous pavillon chinois, le Yi Peng 3, avait été soupçonné. 

Pour le deuxième cas, l’attention s’était portée sur le pétrolier Eagle S, battant pavillon des îles Cook. Ce dernier aurait laissé traîner son ancre qui a accroché un câble. Selon le Washington Post, cet accident est à mettre sur le compte d’un équipage inexpérimenté, selon le Washington Post.

Aucune déclaration officielle n’avait mis en cause la Russie, bien que les soupçons se soient rapidement portés sur elle. D’autant que le Kremlin posséderait une «flotte fantôme» pour exporter son pétrole malgré les sanctions, à l’instar de l’Iran. Moscou assurait de sa bonne foi, niant farouchement être impliqué. Ses dénégations ont été reçues avec une certaine froideur par les Occidentaux. Toutefois, plusieurs responsables d’agences de renseignement occidentales penchent donc désormais pour la thèse d’un accident.

Les Russes davantage agressifs

Malgré de nombreux progrès, les technologies de surveillance des fonds marins sont balbutiantes. Elles ne permettent pas d’attribuer précisément l’origine des incidents survenus sur ces câbles. Cependant, le contexte géopolitique de la mer Baltique laissait penser à une mesure russe. En effet, la Finlande et la Suède ont rejoint l’Otan en avril 2023 et mars 2024, créant de facto un «lac otanien» au large de Saint-Petersbourg et de l’exclave russe de Kaliningrad. Une donne redoutée par Vladimir Poutine, qui a publiquement regretté «l’avancée des pays de l’Otan» vers ses frontières.

À Helsinki, en Finlande, le 14 janvier le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a annoncé un renforcement des patrouilles par des frégates, des avions, des satellites sous-marins et «une petite flotte de drones navals». Cette opération «Baltic Sentry» se poursuivra «pendant une durée non divulguée». L’agressivité russe dans cette région s’est accrue ces derniers mois. Un avion français de patrouille maritime, déployé en réaction aux dégradations des câbles sous-marins, a même été «illuminé» par Moscou, c’est-à-dire désigné par un système radar de conduite de tir, et victime d’une tentative de brouillage mercredi dernier.