"Quand on écrit, on ne travaille jamais vraiment et on n'est jamais vraiment en vacances" : le questionnaire de Proust de l'écrivain Marc Dugain

Il est l'un des papes du thriller d'espionnage français, écrivain prolifique féru de géopolitique, scénariste, réalisateur, producteur aux mille vies. L'automne dernier, Marc Dugain s'est illustré avec un roman autobiographique mené tambour battant, L'Avion, Poutine, l'Amérique et moi. Cet été, il part se mettre au vert en famille dans les Cévennes, avant la sortie de son nouveau roman, Légitime violence, prévue en octobre chez Albin Michel.


Franceinfo Culture : Cet été, êtes-vous plutôt travail ou vacances ?
Marc Dugain : Quand on écrit, on ne travaille jamais vraiment et on n'est jamais vraiment en vacances parce que les idées font leur chemin et rien ne peut les arrêter.

En vacances, êtes-vous montagne ou plage ? Nord ou sud ?
Moyenne montagne, sud, la Cévenne parce que contrairement aux idées reçues, elle est une et indivisible.

Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
Du matin, 7h-11h pour écrire et le reste de la journée pour réfléchir.

Stylo ou clavier ?
Clavier.

Quel est le livre que vous n'avez toujours pas lu ?
Celui que je viens d'écrire. Je viens de le terminer et je ne me relis jamais tant que ce n'est pas fini.

Votre meilleur souvenir d'écrivain ?
Le road trip aux États-Unis sur les traces d'Ed Kemper pour écrire L'Avenue des géants.

Votre cauchemar ?
Le jour où j'ai fini La Malédiction d'Edgar. J'ai renversé un café bouillant sur le clavier et j'ai réalisé que je n'avais pas fait de sauvegarde.

Si vous étiez un livre, lequel serait-il ?
Guerre et Paix.

Quelle phrase a bouleversé votre vie ?
De Sénèque : "Où va-t-on après la mort ? Là où sont les enfants qui ne sont pas encore nés."

Quels sont les personnages de la littérature que vous avez détestés ?
Je parviens toujours à suffisamment comprendre les ressorts d'un personnage pour l'excuser et ne pas le détester.

Et ceux qui vous ont toujours accompagné ?
Les Trois Mousquetaires, pour leur sens de l'amitié. C'est le premier livre que j'ai lu.

Quel est le lieu où vous êtes chez vous ?
En Cévennes.

Quel est le lieu qui vous inspire ?
L'inspiration n'est liée à aucun lieu en particulier parce que je peux écrire n'importe où, en revanche, elle peut être liée à des personnes et à des situations.

Quelle est la question qui vous horripile ?
Quand on me demande combien je vends de livres parce que ça me réduit à n'être qu'un vendeur de papier.

Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
"Avez-vous le sentiment d'avoir fait une œuvre ?" Je répondrai : "Oui : mes enfants".