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Brandt cherche désespérément repreneur(Nouvelle fenêtre). Le groupe a été placé en redressement judiciaire le mois dernier. 750 salariés menacés sur tous les sites, 93 dans une usine de Vendôme (Loir-et-Cher). "Aujourd'hui, les salariés de Brandt France Saint-Ouen-Vendôme sont tous dépités. Le Made in France prend aujourd'hui un coup derrière la tête parce qu'on est les seuls en France à le faire", explique Jorge Carranho, délégué syndical CFE-CGC Brandt. "À mon âge, 49 ans, retrouver du boulot à Vendôme, ça va être compliqué pour moi, pour mes collègues, pour tout le monde", déplore Célia Pinto, déléguée syndicale CGT Brandt.
En janvier, Brandt soufflait ses 100 bougies en célébrant ses marques populaires : Vedette, Sauter ou De Dietrich. Mais aujourd'hui, la fête est terminée. Le groupe est victime de la concurrence étrangère. Près d'Orléans (Loiret), dans l'autre usine du groupe, près de 280 employés sont sur la sellette. Dans la commune, certains habitants s'inquiètent. "C'est dans l'air du temps, je dirais. Beaucoup d'entreprises ferment", souligne une femme. "C'est dommage, parce qu'il n'y aura plus de travail pour les personnes qui y sont", indique une autre. "Je trouve que c'est vraiment dommage de ne pas acheter ce qui est chez nous. Parce que du coup, on fait péricliter toutes les petites entreprises françaises et les grosses, comme Brandt", détaille une autre personne.
Brandt racheté par ses salariés ?
Sonia Fromonot, bouchère à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret), s'inquiète pour les commerces : "Des fois, c'est comme les dominos, il y en a un qui tombe, et ça fait tomber d'autres entreprises". Les repreneurs ont jusqu'à ce soir pour se faire connaître. Quatre offres, mais aucune suffisamment sérieuse pour les élus locaux. Ils demandent alors au gouvernement un délai supplémentaire. "Au moment où tout le monde parle de réindustrialisation, on ne peut pas laisser partir une marque qui, sur le plan de l'innovation, de la qualité et de notre quotidien, a besoin d'être soutenue. Est-ce qu'on a besoin de produire en Asie les plaques à induction et les fours ? Pas possible d'imaginer ça", regrette François Bonneau, président (PS) de la région Centre-Val de Loire.
Les salariés réfléchissent à racheter leur usine et à se constituer en société coopérative, comme l'avait fait Duralex l'an dernier.