Open d’Australie : Federer, Kuerten, coup droit laser… 5 choses à savoir sur Joao Fonseca, le nouveau phénomène du tennis mondial

Les bonnes fées se sont penchées sur son berceau. Joao Fonseca est, depuis de longs mois, annoncé comme un phénomène. Vainqueur des Finales Next Gen, en décembre à Jeddah en Arabie saoudite, le Brésilien a, sans accroc franchi le cap des qualifications à Melbourne avant de se lancer à l’assaut de son premier tournoi du Grand Chelem avec la fougue et l’insouciance de ses 18 ans. 

Programmé en clôture de programme, ce mardi, sur un grand court (Margaret Court), il a senti monter l’attente, la curiosité, l’envie avant de laisser son bras asséner les coups gagnants (51). Et d’éblouir. Vainqueur 7-6 (7/1), 6-3, 7-6 (7/5) du Russe Andrey Rublev (tête de série n°9), le jeune Brésilien s’est offert son premier succès en Grand Chelem et sa première victoire contre un Top 10. Au 2e tour de l’Open d’Australie, le Brésilien se mesurera dans la nuit de mercredi à jeudi à l’Italien Lorenzo Sonego (55e mondial). Fonseca, un nom à retenir. 

Découverte d’un joueur dont l’arrivée éclatante peut rappeler Roger Federer se révélant avec brio à Wimbledon 2001 (notamment vainqueur de Pete Sampras), Rafael Nadal à Miami en 2004 (il domina Federer) ou Carlos Alcaraz à l’US Open 2021 (notamment vainqueur de Stefanos Tsitsipas).

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Joao Fonseca Jaimi Joy / REUTERS

Fan de « Guga », Federer et Nadal

Son équipementier est On, dont Roger Federer est actionnaire. Pas surprenant d’entendre le Brésilien placer le Suisse très haut (et que son rêve soit de remporter Wimbledon) quand il évoque ses modèles : « Mon idole a toujours été Roger (Federer). J’ai grandi en regardant Roger. Bien sûr, je pense que tout le monde voulait jouer comme lui. J’ai même essayé, quand j’étais plus jeune, le revers à une main. Pendant une semaine, j’ai eu une douleur dans le coude, et puis j’ai oublié. J’ai recommencé à jouer à deux mains. C’est une idole, il m’inspire. Et Guga (Gustavo Kuerten, ancien n°1 mondial, vainqueur de Roland-Garros en 1997, 2000 et 2001), bien sûr, n’est pas seulement mon idole en tant que joueur, mais aussi en tant que personne. C’est quelqu’un de tellement gentil. J’ai pu le rencontrer. » En 2014, Joao Fonseca dévorait des yeux Rafael Nadal en piste à Rio de Janeiro, un site à dix minutes de son domicile, un endroit où il a fait ses gammes sur des courts en terre battue. À cette liste de joueurs l’ayant inspiré, le Brésilien aime ajouter : « Aujourd’hui, je me tourne vers Sinner et Alcaraz. Ils sont très jeunes et ont un immense talent. »

Une famille de sportifs

« Le sport coule dans nos veines », assure sa mère Roberta au sujet de son fils, touche à tout de talent plongé dans une famille de sportifs. « Sa mère a flirté avec le volley-ball professionnel. Elle et son mari, qui a participé à des compétitions de tennis junior au Brésil lorsqu’il était adolescent, ont couru des semi-marathons et participé à des courses cyclistes. Joao a joué à peu près à tout ce qu’on lui proposait : football, volley-ball, natation, judo, surf, skateboard et tennis. Teixeira (son entraîneur actuel) a détecté son potentiel de joueur de tennis lorsqu’il l’a vu pour la première fois à l’âge de 11 ans », retrace le New York Times.

 

De la foudre dans le bras droit

Son coup droit est violent, esthétique, d’une efficacité redoutable. Andrey Rublev l’a regardé passer à plusieurs reprises. Stupéfait. Par l’effet, la vitesse. Le Brésilien a signé le coup droit le plus rapide du 1er tour à Melbourne : 181 km/ (devant Giovanni Mpetshi Perricard 180 km/h et Carlos Alcaraz 178 km/h). Une arme redoutable appelée à faire des dégâts.

Une ascension fulgurante

Titré à l’US Open juniors en 2023, Joao Fonseca avait, cette année-là, été invité au Masters en tant que sparring-partner. Il avait frappé avec Carlos Alcaraz, Daniil Medvedev et Jannik Sinner. Le Brésilien a, en 2024, vite pris ses marques sur le circuit professionnel (quart de finaliste à Rio de Janeiro après avoir battu Arthur Fils et Christian Garin, lauréat du tournoi Challenger de Lexington). À 18 ans, il s’est inscrit comme le deuxième joueur le plus jeune depuis 1973 à battre un adversaire du Top 10 lors de son premier match dans le tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem. Le précédent étant Mario Ancic qui avait dominé Roger Federer à Wimbledon en 2002. 730e au classement ATP en janvier 2024, Joao Fonseca a terminé l’année dans le Top 150 (145e). Vainqueur de ses 14 derniers matches (à tous les niveaux), il intégrera le Top 100 lors du prochain classement. Service solide, puissance du fond du court, timide, il ressemble à… Jannik Sinner.

Prêt à s’illustrer en Coupe Davis

Joao Fonseca sera (normalement) au menu des Bleus lors du 1er tour de la Coupe Davis (1er et 2 février à Orléans). L’équipe (Arthur Fils, Ugo Humbert, Giovanni Mpetshi Perricard, Pierre-Hughes Herbert) composée par Paul-Henri Mathieu devra se méfier de ce jeune talent qui n’a pas froid aux yeux. Il a déjà joué à 3 reprises dans l’équipe du Brésil (2 victoires ; 1 défaite).