Guerre en Ukraine : des députés de la majorité pressent le gouvernement de saisir les avoirs russes gelés

"Il faut pouvoir se substituer le plus rapidement et efficacement possible" à l'arrêt de l'aide américaine à l'Ukraine, c'est François Bayrou qui l'a affirmé, mardi 4 mars, devant à l'Assemblée puis au Sénat. Il estime que c'est le rôle de la France et de l'Europe. Et pour financer cette aide, pourquoi ne pas saisir les avoirs russes, et donc aller plus loin que le simple gel de ces propriétés et investissements réalisés en France ? 

Cette volonté provient de plusieurs membres de la majorité, qui tentent de convaincre le gouvernement. "Nous sommes nombreux à ne plus partager la position du gouvernement", a dit Gabriel Attal à François Bayrou mardi 4 mars, en pleine séance publique à l'Assemblée. "Utilisons les près de 300 milliards d'euros d'avoirs russes pour aider l'Ukraine", explique-t-il, réclamant donc la saisie définitive. Une position aussi défendue par Edouard Philippe.

"Un précédent" risqué estime des ministres

Pas de réponse de François Bayrou, mais des ministres assurent que c'est infaisable : "Capturer les avoirs russes est contraire au droit international", a affirmé mardi sur franceinfo le ministre de l'Economie Éric Lombard.  Cela créerait "un précédent" qui rendrait méfiants les investisseurs, ajoute mardi Benjamin Haddad, ministre de l'Europe, sur France 2.

Cette position n'est "pas définitive", croit savoir une autre ministre qui concède que "ce serait plus facile d’expliquer aux Français qu’on va prendre les avoirs russes que de leur dire qu’on va taper dans le budget français."

Aujourd'hui, seuls les intérêts générés par les avoirs russes sont récupérés et versés dans l'aide à l'Ukraine, soit trois milliards d'euros par an.