Les marchés financiers vont-ils réagir à la dissolution de l’Assemblée nationale en France ?

Si réaction il y a, à quoi peut-elle ressembler ? Est-ce que les marchés vont saluer la décision du chef de l’État français, jugeant qu’elle peut, à termes, clarifier la donne politique en France ? Est-ce que, au contraire, les marchés vont réagir de manière négative, estimant que la décision de dissoudre l’assemblée va créer le chaos ?

Les opérateurs financiers sont très moutonniers et l’évolution du marché à Tokyo peut influencer l’ouverture en Europe. La Bourse de Tokyo, c'est un peu le thermomètre de la nuit. Les investisseurs asiatiques regardent de très près ce qu’il se passe chez nous. Ils voient que c'est l'ensemble des pays européens qui connaît une percée des partis eurosceptiques. Dans le courant de la nuit, l'indice Nikkei a gagné jusqu’à 1%. Du côté des monnaies, toujours en Asie, l'euro reculait de 0,1% face au dollar à 1,0790.

L'instabilité et l'incertitude, bêtes noires des marchés

Soit les marchés européens, et la Bourse de Paris en particulier, suivent la Bourse de Tokyo vers la stabilité, soit les opérateurs européens s’en déconnectent et réagissent différemment. Dans tous les cas, les marchés détestent l’incertitude, et plus encore l’instabilité. Or, la période qui s’ouvre n’inspire guère à la quiétude. Les réformes en cours, qui plaisaient plutôt aux investisseurs, sont gelées (les textes sur la simplification administrative et la Loi Travail prévue en septembre, par exemple). La réforme de l'assurance chômage n'est pas concernée car elle doit passer par décret.

Indépendamment des aléas politiques, les fondamentaux de l’économie française restent solides : dette élevée, certes, mais capacités de remboursement par l’État garantie ; taux de chômage stable proche du plein emploi ; attractivité industrielle prouvée au plan international, etc. Sauf à chaud, pendant quelques heures, la Bourse de Paris ne devrait pas sur-réagir au tangage politique qui s’annonce.