Drames dans la Manche : "Les morts vont continuer tant qu'on aura pas des routes sûres", selon le fondateur d'Utopia 56
Deux corps ont été découverts dimanche dans le Pas-de-Calais et 230 réfugiés tentant la traversée vers l'Angleterre ont été secourus cette même journée, "sur cinq opérations différentes", précise lundi 10 février la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué. Selon le co-fondateur d'Utopia 56, Yann Manzi, invité de franceinfo lundi, "les morts vont continuer tant qu'on n'aura pas des routes sûres" pour traverser la Manche.
Le gouvernement a prévu de réévaluer les moyens alloués au sauvetage des réfugiés pour l'année 2025, toutefois pour Yann Manzi, "il est évident qu'il faut aller plus loin, notamment en donnant la possibilité de distribuer des gilets de sauvetage quand les forces de l'ordre et les différents sauveteurs constatent justement qu'il n'y a pas de gilets de sauvetage sur les bateaux". Le co-fondateur d'Utopia 56, association d'aide aux réfugiés, estime qu'au-delà de s'attaquer aux passeurs, "il faut mettre les moyens nécessaires de façon à ce que, comme le dit M. Retailleau [ministre de l'Intérieur], les dommages collatéraux s'arrêtent et qu'on puisse imaginer que derrière il y ait une réelle prise en charge de toutes ces populations".
"Arrêter d'être le garde chien des Anglais"
Comme de nombreux maires de communes du littoral, Yann Manzi estime qu'il "est temps de reposer les accords du Touquet [qui prévoient la mise en place de contrôles frontaliers par la France et le Royaume-Uni] sur la table et d'arrêter d'être le garde chien des Anglais". Selon lui, "le Royaume-Uni devrait s'impliquer plus. On demande des guichets de demande d'asile à Calais de façon à pouvoir" recevoir "toutes ces personnes qui sont des Érythréens, des Soudanais, des Afghans" donc "des gens qui devraient pouvoir avoir le statut en Europe de réfugiés."