Ce que l'on sait de "l'attaque massive" sur le réseau des TGV qui intervient le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques
A quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO et des grands départs en vacances, les trains restent à quai. La SNCF a subi, dans la nuit de jeudi 25 à vendredi 26 juillet, une "attaque massive" qui paralyse son réseau de TGV, en particulier sur les axes Atlantique, nord et est. Environ 800 000 voyageurs vont être touchés par des retards de trains plus ou moins importants.
Des incendies volontaires déclenchés dans la nuit
La SNCF affirme avoir "été victime cette nuit de plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les lignes à grande vitesse (LGV) Atlantique, Nord et Est". Il s'agit d'"incendies volontaires (qui) ont été déclenchés pour endommager (ses) installations".
Cinq dégradations ou tentatives de dégradations ont visé le réseau de TGV de la SNCF entre 1 heure et 5h30 du matin vendredi 26 juillet, ont appris franceinfo et France Inter de sources proches du dossier. En conséquence, l'ensemble des services de renseignement sont mobilisés, précise une source sécuritaire à France Télévisions.
Dans le détail, des installations ont été touchées à Arrou, près de Courtalain (Eure-et-Loire), à Croisilles (Pas-de-Calais), entre la gare de Meuse TGV et Lamorville (Meuse), ainsi qu'entre Pagny-sur-Moselle et Vandières (Meurthe-et-Moselle). Une tentative de dégradation à Vergigny (Yonne) a échoué.
"Tous les éléments qu'on a montrent bien que c'est volontaire", a affirmé le ministre des Transports, Patrice Vergriete. "La concomitance des heures, des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui, des agents incendiaires qui ont été retrouvés sur place", a-t-il précisé, ajoutant qu'"une enquête est en cours".
Invitée de BFMTV-RMC, Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, a également évoqué "avec prudence" et selon les premières analyses, "une sorte de sabotage coordonné". La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, mentionne quant à elle "une volonté de déstabilisation" et une "attaque coordonnée" contre la SNCF.
Environ 800 000 voyageurs concernés
En conséquence, la circulation des TGV sur les axes Atlantique, est et nord est "très perturbée". "Nous détournons certains trains sur des lignes classiques, mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre", a affirmé la SNCF.
Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF, a indiqué que "800 000" voyageurs seront touchés, alors que la "situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d'effectuer les réparations", d'après le communiqué l'opérateur.
De nombreux trains retardés ou annulés
Le ministre des Transports, Patrice Vergriete, a évoqué des "conséquences très lourdes" sur le trafic ferroviaire avec un train sur deux vers le nord, l'est et la Bretagne, et un train sur quatre "vers le Bordelais", en ce week-end de chassé-croisé estival et d'ouverture des Jeux olympiques.
A ce stade, vers l'ouest et le sud-ouest de la France, le trafic est "interrompu sur la ligne grande vitesse entre Paris et Tours, et Paris et Le Mans", en raison d'un "acte de malveillance à hauteur de Courtalain" (Eure-et-Loir), selon les informations de trafic disponibles sur le site de la SNCF. En gare de Paris-Montparnasse, les trains au départ affichent jusqu'à deux heures de retard, voire davantage dans le sens des arrivées.
Sur l'axe est, la circulation est interrompue depuis 5h15 sur la ligne à grande vitesse, également en raison d'un "acte de malveillance" à proximité de Pagny-sur-Moselle (Moselle). "Une reprise normale de la circulation est prévue le 27 juillet", selon les chemins de fer. Les trains Eurostar depuis Londres et Bruxelles sont également affectés, selon le tableau de bord en ligne de la société.
La ligne de TGV Sud-Est n'est en revanche "pas touchée", a précisé le groupe, alors qu'un "acte de malveillance a été déjoué", assure la SNCF.
Des équipes SNCF mobilisées
Des équipes de SNCF Réseau "sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations", a indiqué l'opérateur dans son communiqué.
"A travers la SNCF, [ce sont] les Français que l'on attaque", a pour sa part réagi lors d'un point presse Jean-Pierre Farrandou, qui signale que "des milliers de cheminots vont se mobiliser pour réparer".
Invité de franceinfo, le préfet de police Laurent Nuñez, a également annoncé concentrer "ses effectifs dans les gares parisiennes", après l'attaque du réseau de train. "On renforce le dispositif de sécurité, c'est ce que nous venons de faire dès ce matin", a-t-il poursuivi.
Des répercussions sur les Jeux olympiques
"Tous les clients vont être informés par SMS de la circulation de leurs trains", a souligné le groupe à l'AFP. L'opérateur conseille à "tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare", précisant dans son communiqué que tous les billets sont échangeables et remboursables.
Cette attaque survient à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, alors que de nombreux voyageurs ont prévu de converger vers la capitale. Un grand nombre de vacanciers est également en transit.