Il casse les pavés à grands coups de manivelle. Posé sur la selle quand ses rivaux avalés par la pente doivent mettre pied à terre. L’image, dans le redoutable Koppenberg, a marqué les esprits. Le passage piégeux en avait vu d’autres dans l’histoire épique du Tour des Flandres mais le mont a, comme tout le monde, été impressionné par la démonstration de force d’un coureur dégageant la puissance d’un cheval de trait lors d’une attaque imparable, laissant ses rivaux privés d’adhérence, d’élan, brutalement désarçonnés, pantins brusquement désarticulés, en quête d'une bouée après avoir été emporté par la fureur de la marée. À 29 ans, le Néerlandais Mathieu Van der Poel, coureur à maturité, a dompté sa fougue et sa force, appris à ne plus courir de façon désordonnée.
Il ne s’éparpille plus, sent la course et assène le coup fatal avec sang-froid. Avant de laisser parler son endurance pour danser sous la pluie. Sans le moindre rictus sur un visage lisse. Imperméable à la fatigue, insubmersible…