Le RN perd un siège de député, après sa défaite surprise lors d’une législative partielle dans les Ardennes

C’est un siège de moins sur lequel le Rassemblement national (RN) va pouvoir compter dans un Hémicycle où les rapports de force sont vitaux. Le parti d’extrême droite a perdu, ce dimanche 8 décembre, le second tour de l’élection législative partielle dans la première circonscription des Ardennes. Initialement vainqueur en début d’été, le RN laisse sa place au candidat sans étiquette – et ancien député Renaissance – Lionel Vuibert. Le RN compte désormais 123 députés à l’Assemblée nationale.

L’ex-député de la majorité présidentielle est sorti vainqueur du second tour avec 50,89 % des suffrages, soit une courte avance de 372 voix sur son opposant, Jordan Duflot. Plus largement, cette élection a été marquée par une forte abstention de la part des 70 000 électeurs inscrits. Lors du premier tour, qui s’est déroulé le dimanche 1er décembre et qui a vu le candidat RN arriver en tête avec 39,12 % des voix, l’abstention a atteint les 69,54 %. Le taux de participation au second tour, au cours duquel Lionel Vuibert a pris l’avantage, n’a pas connu de hausse significative avec une participation d’environ 31 %.

La mise en place d’un barrage républicain

Lionel Vuibert, qui compte siéger chez les élus non-inscrits, récupère ainsi la circonscription où il avait été élu député de la majorité présidentielle en 2022. L’élu de 56 ans, homme de droite, fils d’un ancien député des Ardennes, conseiller départemental et directeur général des pôles formation de l’Union des industries et métiers de la métallurgie de Champagne-Ardenne (UIMM), a représenté la première circonscription des Ardennes à l’Assemblée nationale jusqu’à la dissolution, en juin dernier.

Il avait dû laisser son siège aux mains du Rassemblement national, dont le candidat – alors benjamin de l’Hémicycle – Flavien Termet avait remporté 53 % des suffrages au second tour, malgré la mise en place d’un barrage républicain. L’élu d’extrême droite a cependant dû renoncer à son mandat pour des « raisons de santé », le 30 septembre dernier.

Malgré ce contretemps, le Rassemblement national espérait conserver la circonscription. Poussé par le résultat favorable de Jordan Duflot au premier tour, le RN s’est appuyé sur ses deux chefs de file, leur président Jordan Bardella et la multiple candidate à l’élection présidentielle Marine le Pen – menacée par une peine d’inéligibilité dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires du FN/RN -, qui ont apporté leur soutien au candidat local. Le premier s’était même rendu dans la région, le mardi 3 décembre, à l’occasion d’une conférence de presse.

Pas suffisant, puisque le candidat sans étiquette Lionel Vuibert (arrivé deuxième avec 25,42 % des suffrages lors du premier tour) a pu compter sur le report de voix des deux candidats suivants, Guillaume Maréchal (les Républicains) et ses 16,04 % et Damien Lerouge (Nouveau Front populaire) et ses 10,64 %.

Guillaume Maréchal a notamment, vendredi 6 décembre, annoncé son soutien à Lionel Vuibert pour le second tour, bien qu’ils se soient « souvent écharpés » dans le passé. Dans un communiqué, il reprochait au RN d’avoir « montré son vrai visage » en s’associant à la France insoumise pour voter la censure du gouvernement mené par l’éphémère premier ministre, Michel Barnier. Une rhétorique des « deux extrêmes », éternel totem des macronistes pour pallier leur fragile poids politique, que l’ex-membre du groupe présidentiel a repris à son compte lors de cette élection législative partielle. Le candidat du NFP Damien Lerouge avait, pour sa part, appelé à faire « barrage au RN ».

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