Homme petit, discret, réservé jusqu’à ce que la conversation s’établisse, Heinz Berggruen (1914-2007) n’était pas, comme son grand artiste Pablo Picasso, un adepte du « small talk », ce bavardage de salon. Fruit de sa stricte éducation berlinoise des années 1930 ou bagage d’un exilé qui dut refaire sa vie au moins quatre fois, ce grand marchand d’art, à la réserve instinctive et au sens aigu de l’observation, a incarné l’art moderne à sa manière élitiste et passionnée, comme le démontre « Heinz Berggruen, un marchand et sa collection Picasso-Klee-Matisse-Giacometti » au Musée de l’Orangerie, jusqu’au 27 janvier. Ce séducteur, qui eut une brève liaison avec Frida Kahlo, devenu marchand à 33 ans, a raconté sa vie, de sa belle plume enjouée, avec un sens du détail et la mémoire précise du journaliste qu’il fut, dans J’étais mon meilleur client. Souvenirs d’un marchand d’art, paru d’abord en allemand en 1996, puis en français en 1997 chez L’Arche Éditeur.
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Qui était Heinz Berggruen, cet Européen dans l’âme, dont la collection est présentée à l’Orangerie ?
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Qui était Heinz Berggruen, cet Européen dans l’âme, dont la collection est présentée à l’Orangerie ?
PORTRAIT - Le marchand d’art, berlinois de naissance, fut un soldat américain après la défaite nazie, puis un vrai Parisien tout au long de sa longue carrière. Paul Klee et Picasso sont ses grands amours de collectionneur.