Les premiers jets de Mr Tambourine Man, hit de Bob Dylan, vendus plus de 500 000 dollars aux enchères
Alors que la vie de Bob Dylan sera au cœur du biopic Un parfait inconnu, -en salle le 29 janvier- dont le rôle principal est campé par Timothée Chalamet, le chanteur de 83 ans fait à nouveau parler de lui. Les premiers jets contenant les paroles de Mr Tambourine Man, un des nombreux hits de l’artiste sorti en 1965, ont été vendus à 508 000 dollars lors d’une vente aux enchères organisée samedi 18 janvier à Nashville, rapporte la Julien’s Auctions. La valeur de ces papiers était originellement estimée entre 400 000 et 600 000 dollars.
Les deux papiers jaunis, parsemés de taches de café et un peu déchirés avec le temps, représentent l’évolution des trois versions différentes du morceau, avec des paroles tapées à la machine à écrire qui contiennent des rayures et des annotations écrites à la main par Bob Dylan.
Sur ces partitions, on observe des changements majeurs du titre comme au troisième couplet. « Tho you might hear laughter ringin’, swingin’ madly ’cross the sun / do not pay it any due / for it is not aimed at you / it’s meant for no one / an you might hear traces of vague ramblin reels of ryme [sic] /», est-il écrit dans la première version. Voici ce qu’on entend dans l’enregistrement final de 5 minutes 30 : « Tho you might hear laughin spinnin swingin madly thru the sun / It’s not aimed at anyone, It’s just escapin on the run-perhaps if nothin else, to heat the frozen meadows / an if you hear soft traces of prancin rings of rhyme [marginal alternate: bracelet reels of rhyme] / to your tambourine in time ».
Ces partitions, qui nous plongent au cœur du processus d’écriture du musicien, avaient déjà été présentées dans l’article Bob Dylan: The Champ Has No Contenders d’Al Aronowitz, publié dans le Sunday News en 1973, où le journaliste américain était revenu sur l’histoire de ce titre.
Inspiré du guitariste Bruce Langhorne
Pour écrire ce morceau, le chanteur aurait écouté en boucle Can I Get a Witness? de Marvin Gaye. « Si vous écoutez attentivement Mr. Tambourine Man, vous pouvez retrouver chaque note de Can I Get a Witness, réarrangée avec la patte artistique et le talent de Bob Dylan », raconte le journaliste dans son article. Et le titre est en réalité dédié au guitariste folk Bruce Langhorne, connu pour avoir joué avec un gros tambour à Greenwich Village. Le guitariste est par ailleurs, crédité sur la chanson qui aurait été écrite en mars 1964 puis interprétée en live pour la première fois le 17 mai 1964 au Royal Festival Hall, rapporte Al Aronowitz.
Le titre devait figurer sur le quatrième album du chanteur Another Side of Bob Dylan, sorti en août de la même année mais l’artiste, n’étant pas satisfait de cette version enregistrée avec Ramblin’ Jack Elliott, a préféré la retravailler. Il l’a finalement réenregistré le 15 janvier 1965 avec de nouvelles instrumentations afin que Mr. Tambourine Man figure sur son disque Bringing It All Back Home, sorti en avril de la même année. Le morceau est classé à la 107e place des « 500 plus grandes chansons de tous les temps », établi par le magazine Rolling Stone en 2004. La chanson a par ailleurs été reprise par le groupe de rock américain The Byrds en 1965.
D’autres effets personnels ayant appartenu à Bob Dylan ont également été vendus lors de la vente aux enchères qui s’est déroulée au Musicians Hall of Fame and Museum, parmi lesquels une guitare électrique datant de 1983, vendue 222 250 dollars ou encore une veste Levi’s portée par le chanteur dans le film Hearts of Fire, qui s’est envolée à 25 400 dollars.