Attaque mortelle de la Russie sur l'Ukraine avant un dernier échange de prisonniers
Au troisième et dernier jour de l'échange record de prisonniers de guerre prévu entre la Russie et l'Ukraine, Moscou a frappé massivement la région de Kiev, tôt dimanche 25 mai, faisant au moins neuf morts. Des drones ukrainiens ont aussi contraint des aéroports à des fermetures temporaires à Moscou.
Les services d'urgence ukrainiens ont décrit dimanche une "nuit de terreur dans la région de Kiev", dans un message sur Telegram. "L'attaque nocturne massive a fait quatre morts et 16 blessés, dont trois enfants" dans la région.
Ils ont également fait état d'un homme retrouvé mort, et de cinq blessés, dans la région méridionale de Mykolaïv, après "qu'un immeuble de cinq étage a été frappé par un drone pendant une attaque nocturne", déclenchant un incendie.
Quatre personnes ont aussi été tuées et cinq blessées dans la région de Khmelnytskyi, ville de l'ouest de l'Ukraine, dans des frappes russes, a annoncé dimanche Serguiï Tiourine, chef adjoint de l'administration militaire de la région, selon un premier bilan.
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Plus d'une dizaine de drones russes avaient été détectés tôt dimanche matin à Kiev, selon les autorités de la ville, et des journalistes de l'AFP ont entendu des explosions. L'essentiel du pays a été placé sous alerte aérienne après des tirs de missiles de croisière.
Il s'agit de la deuxième nuit d'attaques importantes contre Kiev, après quelque 250 drones et 14 missiles balistiques détectés dans la nuit de vendredi à samedi par les forces aériennes ukrainiennes, ciblant en majorité la capitale.
"Kiev subit une attaque massive"
Des attaques ont aussi été signalées sur les régions de Mykolaïv et Kherson dans le sud du pays, et Ternopil dans l'ouest, par les autorités locales.
"Plus d'une douzaine de drones ennemis se trouvent déjà dans l'espace aérien autour de la capitale. De nouveaux s'approchent également", a indiqué sur Telegram Timour Tkatchenko, chef de l'administration militaire de Kiev, aux premières heures du matin. "L'ennemi risque d'utiliser un grand nombre de drones et de missiles à partir d'avions stratégiques".
"Kiev subit une attaque massive", a indiqué plus tard le maire de Kiev, Vitali Klitschko, après avoir indiqué que "dix personnes ont été blessées dans la capitale. Deux d'entre elles ont été hospitalisées".
À Moscou, le maire a fait état de plus d'une dizaine de drones ukainiens au dessus de la capitale russe. "Le personnel des services d'urgence travaille sur le site où les débris sont tombés", a écrit Sergueï Sobianine, sur Telegram.
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Quatre aéroports moscovites, dont le principal Cheremetievo, ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l'agence nationale de l'aviation Rossaviatsia.
Ces attaques surviennent en plein échange de prisonniers, une dernière étape étant prévue dimanche, seul résultat tangible des premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.
"Mettre une nouvelle pression sur la Russie"
Samedi, 307 prisonniers de guerre russes ont été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens, ont annoncé Kiev et Moscou. Le premier volet de ce vaste échange, au format 1 000 pour 1 000, avait porté vendredi sur 270 militaires et 120 civils de chaque camp.
L'échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l'un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20 % du territoire ukrainien. Après plus de trois ans de combats, les deux pays détiennent des milliers de prisonniers de guerre.
L'échange de vendredi avait été annoncé par Donald Trump, qui a affirmé vouloir amener les deux belligérants à négocier pour mettre fin le plus vite possible au "bain de sang".
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Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant "les conditions d'un accord durable, global et à long terme sur le règlement" du conflit, qui sera transmis à l'Ukraine une fois l'échange de prisonniers finalisé. Kiev doit faire de même pour ses propres conditions.
"L'Ukraine est prête à toute forme de diplomatie qui produit des résultats, nous sommes prêts à toutes les étapes qui garantiront une sécurité réelle. C'est la Russie qui n'est prête à rien", a déploré samedi Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne. Selon lui, la semaine prochaine devra être consacrée "à mettre une nouvelle pression sur la Russie".
Avec AFP