« L’objectif n’est plus de distribuer le courrier » : comment La Poste est devenue une machine à broyer ses salariés
Sur le parvis du tribunal correctionnel de Paris (17e arrondissement), les militants debout depuis plusieurs heures sous un soleil de plomb scrutent fébrilement les portes de sortie. À 14 heures, ce 10 juillet, les cinq syndicalistes de Sud PTT 92 émergent enfin, visage fermé, de l’enceinte judiciaire.
Gaël Quirante, leur chef de file, monte sur la tribune dressée au milieu de la place : six mois de prison avec sursis pour « violences » viennent d’être exigés à son encontre, une peine à laquelle s’ajoutent des amendes pour « violation de domicile professionnel » contre les cinq postiers.
Les faits jugés, vieux de plus de dix ans, remontent à des actions menées en 2014 dans le cadre d’une grève – avec tentative d’occupation du siège du groupe postal, mais sans aucune démonstration de violences, assurent les cinq postiers – pour laquelle la direction de La Poste a soudainement décidé de les traîner en justice.
Des plaies à vif
Clameur de révolte parmi la foule après la prise de parole du syndicaliste. Il...