Premier League : tout juste arrivé, Ruben Amorim a (déjà) métamorphosé Manchester United

«Je suis un peu rêveur et je crois en moi», avait introduit Ruben Amorim lors de sa prise de fonction. Le nouveau tacticien de Manchester United quittait à son apogée le Sporting le 11 novembre dernier pour prendre la suite officielle d’Erin ten Hag en devenant le sixième manager permanent des «Red Devils» depuis le départ d’Alex Ferguson en 2013, date du dernier titre gagné en Premier League. Le Néerlandais licencié pour manque de résultat sportif laissait sa place au coach de 39 ans venu tout droit du championnat portugais (Casa Pia, Braga puis le Sporting). «Traitez-moi de naïf, mais je crois vraiment que je suis la bonne personne au bon moment» affirmait-il et il ne s’est pas trompé, depuis son intronisation il a déjà métamorphosé sa nouvelle équipe. Avant de se déplacer à l’Emirates Stadium ce mercredi pour y affronter Arsenal solide deuxième de Premier League, contrairement au mois dernier, la rencontre n’est plus si déséquilibrée que ça.

Des débuts réussis à Old Trafford 

Au-delà d’un premier match en demi-teinte face à Ipswich Town l’un des effectifs les plus faibles de Premier League où les Mancuniens ont concédé le nul (1-1), l’entraîneur Portugais a pleinement réussi ses débuts à domicile. Dans le stade mythique d’Old Trafford, Manchester United s’est d’abord relancé en Ligue Europa. 15e avant l’arrivée de leur coach, menés 1-2, les locaux ont trouvé de la ressource pour l’emporter (3-2) contre Bodo Glimt. Un succès capital qui les a fait grimper à la 12e place du classement. Trois jours plus tard, en championnat contre Everton, ils ont remis ça avec un large succès 4-0.De bons résultats mais surtout une mentalité changée, quand on reprochait à certaines individualités en début de saison de ne pas jouer pour le collectif et de ne pas faire les efforts défensifs, aujourd’hui c’est une image bien différentes que livre sa formation mancunienne.

Amorim adopté par ses nouveaux supporters

Les supporters sont déjà ravis, en seulement trois matchs sur le banc, le nouvel entraîneur d’United a déjà un chant à sa gloire. Son CV parlait pour lui, avant sa prise de fonction il restait sur un succès surprise en Ligue des champions avec le Sporting contre le rival de MU : Manchester City (4-1). Dès ses premières minutes sur le banc face à Ipswich Town (1-1) le 24 novembre, les supporteurs l’ont accueilli en chantant son nom sur l’air du tube "Give it Up" du groupe KC and the Sunshine Band. Un chant répété dimanche lors de la large victoire contre Everton (4-0). Adopté mais gêné, le tacticien reste lucide : «Je suis vraiment honoré, je ressens un lien avec les supporters, mais nous savons que nous avons besoin de résultats pour maintenir cela.» précisant qu’il était «un peu gêné, parce que je suis l’entraîneur, ils doivent chanter pour les joueurs et pour le club. Ce n’est donc pas une bonne chose pour moi. Je comprends et j’apprécie vraiment le lien avec les supporters, mais je veux qu’ils soutiennent l’équipe et les joueurs parce qu’ils sont sur le terrain et moi en dehors du terrain.». 

Ruben Amorim a déjà une écharpe de supporter à son effigie. Lee Smith / REUTERS

Une équipe changée 

Qui dit nouveau coach dit changement et avec Ruben Amorim le plus grand bouleversement concerne l’organisation défensive. Avec son système en 3-4-2-1 , l’intensité physique y est capitale, c’est pour ça que certains cadres titulaires indiscutables sous les ordres du néerlandais ont progressivement perdu leur place. Jonny Evans (36 ans), Christian Eriksen (32 ans) ou encore Casemiro (32 ans) ont du mal à s’adapter. S’ils ont été alignés par défaut lors de la première rencontre de leur nouvel entraîneur, ils ont vite été en difficulté physiquement. Au terme de la rencontre, les Reds Devils n’ont couru que 102 km (l’un des plus faibles totaux de la saison en Angleterre), en moyenne une équipe de ce standard dispute entre 110 et 111km par match. Pour remédier à ce manque de course, Amorim n’a pas hésité à redonner sa chance au critiqué Manuel Ugarte, qu’il a connu au Sporting et réaxé Noussair Mazraoui (habituellement titularisé dans le couloir droit de la défense). Devant, c’est un secret de polichinelle, Amorim rêve de ramener son ancien avant-centre Viktor Gyökeres à Old Trafford, de quoi motiver ses buteurs recrutés à prix d’or Joshua Zirkzee et Rasmus Hojlund (42,5 M€ pour le Batave, 75 M€ pour le Danois) . En difficulté depuis le début de saison, sous les ordres du portugais ils ont inscrit respectivement deux buts en trois matchs. Un homme qui change une équipe, depuis son départ du Sporting, les Verts et Blanc coaché désormais par Joao Pereira reste sur deux défaites consécutives à domicile (contre Arsenal 1-5 et Santa Clara 0-1).