Panthéonisation de Manouchian : "Quand on propose d'expulser tous les immigrés, on n'a rien à faire au Panthéon", estime le fils de Joseph Epstein fusillé en 1944
"Lorsqu'on défend la préférence nationale, on n'a rien à faire au Panthéon", fustige au micro de France Inter Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, qui fait partie des 23 compagnons honorés mercredi 21 février aux côtés de Missak Manouchian, qui fera son entrée au Panthéon lors d'une cérémonie à laquelle participera le Rassemblement national.
Le résistant communiste d'origine arménienne et 23 de ses compagnons d'armes entreront au Panthéon ce mercredi soir, 80 ans après leur mort. Si les corps du couple Manouchian reposeront au Panthéon, les noms de 22 membres de l'Affiche rouge et celui de Joseph Epstein, compagnon de Résistance, seront gravés en lettres d'or à l'entrée du caveau. Joseph Epstein était chef des Francs-tireurs partisans de la région parisienne, il a été arrêté le même jour que Missak Manouchian, et fusillé en 1944.
Malgré la désapprobation du comité de soutien à la panthéonisation de Missak Manouchian, Marine Le Pen et Jordan Bardella seront présents à la cérémonie ce mercredi. Cette présence est vivement critiquée par Georges Duffau-Epstein. Il reconnaît que Marine Le Pen "est députée" et a donc "une légitimité" puisque "des gens ont voté pour elle". Mais le fils de Joseph Epstein estime que l'ancienne candidate à l'élection présidentielle aurait dû avoir "la décence de ne pas accepter cette invitation". Il soutient que "lorsqu'on défend la préférence nationale, lorsqu'on défend le droit du sang et non le droit du sol, lorsqu'on se propose d'expulser tous les immigrés qui n'ont pas de papier, on n'a rien à faire au Panthéon".
Georges Duffau-Epstein rappelle que Missak "Manouchian était apatride, donc expulsable si on écoute Marine Le Pen". Il prévient que "si par malheur" il croise lors de cette cérémonie la députée du Rassemblement national, il fera "tout pour l'éviter", l'accusant d'être "une imposture".