Haïti : fusillade lors de la réouverture d'un hôpital, des blessés

Une fusillade provoquée par des gangs s'est produite mardi lors de la cérémonie de réouverture du principal hôpital de la capitale haïtienne Port-au-Prince, faisant plusieurs blessés, dont des journalistes, selon un témoin et des médias locaux. D'après les premiers éléments, des membres d'un gang ont ouvert le feu lors de la réouverture de l'hôpital dans le centre-ville de la capitale, dans une zone de très forte insécurité où les gangs font la loi.

L'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH), aussi connu sous le nom d'Hôpital général, était fermé depuis le 29 février, après avoir été attaqué par des membres des gangs de la coalition «Viv ansanm» («vivre ensemble»). L'AFP, qui a pu parler brièvement avec un témoin faisant état de «blessés», n'a pas pu obtenir de bilan dans l'immédiat. «Des journalistes blessés lors d'une attaque armée des bandits de “Viv Ansam” contre l'HUEH ce mardi 24. Le ministre de la santé publique avait annoncé la réouverture de l'hôpital avant Noël. Des journalistes et autres travailleurs de la presse (...) à l'intérieur du bâtiment. C'est la panique totale au centre-ville», indique sur X Gazette Haiti diffusant des photos de personnes blessées au sol dans l'hôpital.

Des journalistes touchés

«Des bandits attaquent actuellement l'Hôpital Général. Selon les premières informations, plusieurs journalistes auraient été touchés par des tirs», rapporte également sur X Radio Télé Galaxie, qui fait état d'au moins un mort selon son «collaborateur sur place». La coalition de gangs «Viv ansanm» a incendié la semaine dernière l'établissement privé Bernard Mevs, autre important centre hospitalier de Port-au-Prince, détruisant une grande partie de l'hôpital, mais sans faire de victimes. Haïti, pays pauvre des Caraïbes, est confronté à la violence endémique de gangs armés et à l'instabilité politique.

L'attaque de mardi survient dans un contexte d'insécurité croissante à Port-au-Prince, où des attaques de gangs ont eu lieu dans plusieurs quartiers depuis plus d'un mois. Début décembre, au moins 207 personnes ont été tuées lors d'exactions ordonnées par un puissant chef de gang contre des pratiquants du culte vaudou, d'après l'ONU. L'arrivée cet été d'une mission multinationale d'appui à la police haïtienne, menée par le Kenya et soutenue par l'ONU et les États-Unis, n'a pas permis de diminuer les exactions des groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Ces derniers s'en prennent également à des bâtiments importants et ont notamment provoqué en novembre la fermeture au trafic commercial de l'aéroport de la capitale.