Teddy Riner, sacré champion olympique de judo vendredi (+100 kg), était un peu en retrait en début de journée, par peur d'un faux pas, puis «est monté en puissance» au fur et à mesure des combats, a expliqué son coach Christian Chaumont. «Il était le judoka, et même le sportif français, qu'on attendait ce vendredi aux Jeux olympiques, il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur», a expliqué l'entraîneur, qui travaille depuis une vingtaine d'années avec le champion français et a pris place sur la chaise de coach pendant ces Jeux.
«Il avait vu quelques-uns de ses coéquipiers perdre à quelques centimètres de l'arrivée. Là, il n'avait pas envie que ça lui arrive, donc il était prudent. Quand on est prudent, on ne produit pas le meilleur de soi-même. Il avait un peu de retenue», a poursuivi Chaumont, interrogé sur le premier combat de Riner, gagné en prolongation grâce aux pénalités infligées à son adversaire.
Riner «sait très bien gérer le stress», rappelle Chaumont
«Le deuxième combat, quand il a marqué, je pense que ça lui a permis de se lâcher. Au fur et à mesure de la journée, il est monté en puissance. Là, il a su redevenir lui-même, un grand champion», a-t-il dit, en référence à l'affrontement contre le vice-champion olympique géorgien de Tokyo Guram Tushishvili, gagné par ippon et suivi d'un moment de tension entre les deux hommes, qui a valu au Géorgien d'être exclu du tournoi olympique.
Riner a également dû gérer la pression d'être à Paris, attendu par un public en fusion et tout un pays. « Ce n'était pas évident pour lui, mais c'est quelqu'un qui sait très bien gérer le stress. C'est pour ça que c'est un très grand champion. Il a l'une de ces personnalités assez rares. Donc, il a été parfait», s'est encore réjoui le coach.