Un ancien ministre à la mode chinoise
Maintenant qu’il n’est plus ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner siège depuis peu au sein du conseil social et environnemental de Shein, cette marque chinoise de vêtements qui inonde le marché français. Shein, c’est un million de vêtements produits par jour, soit entre 15 et 20 000 tonnes de CO2. Une mode jetable tellement polluante qu’en ce moment, en France, une loi inédite est en train d’être votée pour sanctionner financièrement les mauvais élèves de l’industrie textile.
Directement visé par ce texte, Shein a tenté de l’empêcher, selon la rapporteur de cette loi. “Au moment où la loi doit passer à l’Assemblée nationale, ils ont pris contact avec un grand nombre de députés, soit pour un rendez-vous physique, soit pour un rendez-vous en visioconférence, pour justement essayer de les convaincre de ne pas voter cette loi”, explique Anne-Cécile Violland, députée Horizon et rapporteur de la commission du développement durable.
“Une action de la part de Shein pour pouvoir stopper cette loi”
Mais à l’Assemblée, la loi a été adoptée à l’unanimité en mars dernier. Elle doit maintenant être validée par le Sénat. Alors que Christophe Castaner conseille désormais Shein, pourrait-il user de ses anciennes relations ? "A-t-il été choisi pour son expérience politique ? Sans doute. [...] Et là, je vois clairement une action de la part de Shein pour pouvoir stopper cette loi", répond Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter.
Contacté, Christophe Castaner insiste sur son indépendance. Il n’est qu’un simple conseiller et affirme ne pas être embauché. Questionné sur une possible action de lobbying, nous n’avons pas eu de réponse. En revanche, chez Shein, une source interne nous confirme que Christophe Castaner sera bien rémunéré pour ses conseils en matière d’environnement, mais en aucun cas, nous assure-t-on au service presse, pour son carnet d’adresses.