La mosquée n’a obtempéré qu’après plusieurs semaines. Les responsables affirment n’avoir pu consulter les messages de la préfecture et disent manquer de place.
Passer la publicité Passer la publicitéDes tapis déroulés et des fidèles prosternés sur un parking. Voilà la scène qui s’est déroulée à plusieurs reprises au cours de l’été, à la mosquée de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), selon les informations d’Europe 1 confirmées au Figaro. Ces rassemblements avaient lieu sur un des parkings de la résidence des Blagis, gérée par le bailleur social Hauts-de-Seine Habitat.
Mise au courant de la situation, la préfecture des Hauts-de-Seine a adressé le 9 août un e-mail au président de l’AMFAR (Association des musulmans de Fontenay), gérant de la mosquée, pour lui rappeler la réglementation en vigueur et lui demander de mettre fin à ces activités. Sans compter que les fidèles bloquaient une voie réservée aux pompiers. «Il s’agit d’une violation des dispositions du code de la sécurité intérieure et d’un trouble à l’ordre et à la tranquillité publics par la gêne occasionnée à la liberté de circulation», souligne le courrier.
Passer la publicité«Nous faisons amende honorable»
Malgré ce rappel à l’ordre, la préfecture a constaté de nouvelles prières sauvages les vendredis 15 et 22 août. Le 22, plus de 200 fidèles étaient présents à l’extérieur et l’office était diffusé sur le parking au moyen d’une enceinte. Le jeudi 28 août, le préfet a donc adressé un courrier de mise en demeure à Brice V., le président de l’AMFAR pour que ces prières cessent «sous huit jours», courrier lui ayant été transmis en mains propres par les effectifs de police. La préfecture a également effectué un signalement au procureur de la République.
Pour sa défense, le président de l’AMFAR prétend dans un communiqué publié sur Facebook qu’il «était impossible d’ouvrir la pièce jointe» du mail du 9 août. «Pensant que c’était un message habituel concernant les diverses procédures de sécurité, nous n’y avons pas plus prêté attention.» Le président de l’association affirme par conséquent n’avoir été informé des faits «qu’à partir de la mise en demeure du 29 août» et assure qu’il aurait obtempéré directement si la demande lui était parvenue.
«Nous faisons amende honorable», poursuit Brice V. auprès du Figaro, mais «nous manquons de place». Quant à la voie réservée aux pompiers, le président de l’AMFAR assure qu’elle «n’est jamais empruntée et est fermée par des plots métalliques». «L’incident est clos», conclut le président, qui dit vouloir continuer «à travailler en toute transparence avec les diverses autorités» et à «fournir les efforts nécessaires au respect des règles».
Une mosquée «sous la vigilance de l’État»
De son côté, la préfecture signale une approche qui n’est «pas de bonne foi», dans la mesure où l’AMFAR aurait très bien pu signaler à la préfecture qu’elle ne parvenait pas à ouvrir la pièce jointe du premier mail. Pour la voie de pompiers, elle dénonce une approche «un peu absurde» dans la mesure où l’accès doit rester disponible pour le jour où ils auraient besoin d’intervenir sur place. Par ailleurs, le courrier de mise en demeure signale qu’il suffirait d’organiser davantage d’offices pour régler le problème de place.
Contacté par Le Figaro, le préfet des Hauts-de-Seine Alexandre Brugère affirme avoir mis en place une «tolérance zéro pour les prières sauvages». «Mon rôle est de veiller à l’équilibre entre la liberté de culte et le maintien de l’ordre public», souligne le représentant de l’État dans le département. Le préfet indique par ailleurs que cette mosquée réputée salafiste est «sous la vigilance de l’État» et n’avait pas été invitée aux assises territoriales de l’Islam de France.
Passer la publicité«Cela a cessé et j’en prends acte, se félicite Alexandre Brugère. Mais je resterai extrêmement vigilant.» Le maire de Fontenay-aux-Roses Laurent Vastel (UDI) a reçu l’AMFAR ce lundi 1er septembre pour faire le point sur l’affaire. «Un échange cordial», assure Brice V. qui indique par ailleurs qu’il rencontrera prochainement les services de la sous-préfecture.