JO Paris 2024 : pourquoi au volley un joueur porte un maillot d'une couleur différente de celle ses coéquipiers

Sacrée il y a trois ans au Japon, l’équipe de France tentera de faire coup double sur ses terres à Paris (placée dans un groupe avec la Slovénie, le Canada et la Serbie) après avoir remporté le 30 juin la Ligue des nations, dernière grande répétition avant le rendez-vous olympique. Si vous décidez de suive les Bleus durant la phase de groupes devant votre téléviseur, vous remarquerez forcément la présence sur le terrain d’un  joueur avec un maillot d'une couleur différente de celle de ses coéquipiers. 

On pourrait croire qu'il s'agit tout simplement du capitaine de chacune des sélections mais il n'en est rien. Le joueur qui se distingue des autres est appelé le libéro et son poste a été créé par la Fédération internationale de volley-ball en 1999. Sa fonction est bien particulière, ce qui explique pourquoi il faut le distinguer des autres joueurs, un peu comme le gardien de but au football. 

Le poste de libéro a été créé en 1999

La FIVB avait deux objectifs en instaurant cette nouvelle règle il y a un peu plus de deux décennies. D'abord, renforcer le secteur défensif, rallonger les échanges et rendre le jeu plus spectaculaire. Une manière d'éviter ainsi les séries d'aces ennuyeuses. Retenez simplement que le libéro remplace un attaquant, souvent peu habile en défense, lorsque celui-ci, par la mécanique des rotations, se retrouve en ligne de défense. Le libéro est souvent chargé de réceptionner les «missiles» venu du serveur adverse et passer la balle à ses coéquipiers qui peuvent, à leur tour, préparer une attaque. Et quand, via les rotations, il doit passer en attaque, le libéro cède de nouveau sa place à l'attaquant afin de rendre le jeu plus spectaculaire.

Le libéro, un joueur au gabarit plus petit que celui des attaquants

La FIVB souhaitait aussi faciliter l'accès de ce sport aux joueurs de petite ou moyenne taille. Avant 1998, ces joueurs avaient toutes les qualités techniques pour pratiquer ce sport mais ils étaient pénalisés par leur gabarit. Grâce à la création de ce poste spécifique, ils ont pu se faire une vraie place dans les équipes au plus haut niveau. À tel point qu'ils sont aujourd'hui des joueurs clé de leur équipe. «Leur rôle est fondamental. Vous ne pouvez pas espérer aller dans une grande compétition sans un grand libéro», confirme l'ex-international Antonin Rouzier (243 sélections), qui s'appuyait chez les Bleus sur Jenia Grebennikov, une référence mondiale au poste de libéro. 

Jenia Grebennikov à la réception d'un ballon avec les Bleus Panoramic

Le libéro, un poste qui ne permet pas de tout faire

Ce poste étant très particulier, la FIVB a décidé de le mettre en avant en lui offrant des couleurs qui contrastent avec le reste de l'équipe. Au risque de perturber les attaquants ? Non, à en croire Antonin Rouzier : «Je ne faisais pas trop attention à ce genre de détails. Quand j'attaquais, généralement, j'avais le regard rivé sur le ballon, pas sur ce maillot de couleur différente». Les arbitres, eux, voient leur tâche facilitée en ciblant plus facilement le libéro au moment des très fréquentes rotations de l'équipe sur le terrain. 

Pour les téléspectateurs, une manière de distinguer le libéro

Il s'agit aussi d'un moyen pour le corps arbitral de mieux discerner les libéros afin de les sanctionner, s'il le faut, pour d'éventuelles fautes. Outre le fait qu'il ne peut jouer que sur les postes arrières, le libéro n'a pas le droit de servir, de contrer, d'attaquer aux trois mètres au-dessus du filet, ni de faire une passe à deux mains par exemple. Un rôle bien à part dans l'équipe. Enfin, la couleur singulière pour ce type de poste est un vrai avantage pour les spectateurs et les téléspectateurs qui ne connaissent pas forcément sur le bout des doigts des secrets du volley-ball.