Il n'y a pas eu d'avancée, d'un pas hésitant, sur un pont aux espions séparant deux mondes. Et pourtant, le spectaculaire échange de prisonniers de jeudi - le plus important depuis les années 1980 - a un arrière-goût de guerre froide. Même si les règles du jeu ont bien changé dans la nouvelle confrontation entre le monde occidental et celui des puissances autocratiques. L'asymétrie est la nouvelle norme pratiquée par les États voyous tels que la Russie, l'Iran ou la Chine.
On n'y emprisonne plus des espions occidentaux. On y enlève des citoyens ordinaires, simples touristes, journalistes ou hommes d'affaires : des otages, qui serviront de monnaie d'échange pour obtenir la libération de criminels de tout poil… tueurs, trafiquants d'armes ou simples escrocs. Ainsi, Vladimir Poutine a décroché la libération de « l'assassin du Tiergarten » - un tueur à gages du FSB, condamné à la prison à vie en Allemagne pour avoir éliminé un opposant tchétchène dans un parc berlinois…