Comment Trump sème la terreur

Lorsque Donald Trump a été élu, le sentiment prédominant chez les Américains que je connais, principalement dans des grandes villes, c’était la peur. Une amie haïtienne-américaine mariée avec un Coréen s’était tout de suite inquiétée pour son fils collégien, son avenir, ses prochaines études… elle ne parlait pas de peurs abstraites communes à tous les parents.

Elle avait peur qu’il soit la cible d’actes de haine ou politiques discriminatoires. Une collègue directrice d’une organisation de lutte contre les armes à feu à New York était préoccupée par la levée de fonds et le maintien de leurs campagnes de prévention. Elles avaient toutes les deux raisons.

Dès le premier jour, Trump a carrément fermé le site Internet du Bureau de prévention de la violence armée. Il a aussi déclaré l’état d’urgence à la frontière mexicaine et annoncé l’envoi de troupes supplémentaires. Il a attaqué le droit du sol en ordonnant à ses services de refuser la nationalité aux bébés nés d’une mère sans permis de séjour (cette décision sera probablement déclarée inconstitutionnelle), il a supprimé tous les programmes de soutien à la diversité et l’inclusion dans les administrations publiques, menacé les employés qui ne dénonceraient pas les collègues désobéissants et interdit les personnes transgenres d’intégrer l’armée. Pendant que son bras droit, Elon Musk, faisait un salut nazi, Trump a gracié des centaines d’insurrectionnistes qui avaient tenté d’empêcher la passation de pouvoir le 6 janvier 2021.

Face à tout cela, et les menaces de représailles envers ses opposants politiques, la terreur est palpable. Ces derniers jours, les activistes multiplient les conseils pour réagir quand la police vient vous interroger chez vous ou sur votre lieu de travail, poser des questions ou arrêter votre collègue, votre patient, votre étudiant.

Après l’autorisation accordée aux agents du Bureau de l’immigration d’entrer dans les hôpitaux et les écoles, des enseignants, des avocats et des médecins joignent leurs forces pour expliquer la différence entre les mandats administratifs et ceux signés par des juges pour que les gens sachent à quelles conditions ils peuvent empêcher la police d’entrer sur leur lieu de travail ou chez eux.

Des médecins rappellent qu’ils ont prêté serment pour protéger la santé de leurs patients. Et surtout, les consignes sont claires : « Vous ne savez rien, vous n’avez rien à dire », même quand la police ruse pour vous faire croire qu’ils veulent vous aider. Le 24 janvier, la direction d’une école primaire de Chicago a refusé l’accès à des agents des services secrets pensant qu’ils travaillaient pour les services de l’immigration. Cet incident montre que les communautés sont en état d’alerte et prêtes à se protéger dans la nouvelle ère Trump.

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