Dans un entretien accordé au Parisien ce dimanche, Christian Estrosi, maire Horizons de Nice, revient sur le contexte politique mouvementé, alors que les Français sont sans gouvernement depuis 40 jours, une durée record. Tout en se réjouissant de la parenthèse des Jeux olympiques qui a permis aux Français de retrouver «une certaine fierté d'eux-mêmes» et a apporté «apaisement» et «sérénité», l'élu Horizon appelle à la formation d'un gouvernement au plus vite. Au risque de voir émerger des «mouvements paralysants, voire violents».
Dans ce cadre, l'attaque contre la synagogue à La Grande-Motte samedi l'inquiète «énormément». Le maire de Nice fustige les «irresponsables qui soufflent sur les braises de l'antisémitisme», sans préciser à qui il fait allusion, estimant que ceux-ci doivent «rendre des comptes». Parmi les multiples réactions politiques, plusieurs ont déploré que celle de Jean-Luc Mélenchon ne cite ni les Juifs, ni l’antisémitisme. «Si on ne réagit pas très vite, il y aura bientôt des morts et nous aurons tous une part de responsabilité», avertit l’édile.
Rapprochement entre Horizons et LR
Alors que la nomination d’un premier ministre tarde et que les pourparlers entre l’Élysée et les partis s’allongent, Christian Estrosi met en garde contre le «parlementarisme d’impuissance». «Les Français ne veulent pas d'une République des partis, mais un programme d'urgence sur trois ou quatre grandes réformes et une équipe qui a fait ses preuves. C'est pourquoi il faut un gouvernement composé de gens d'expérience qui sachent mobiliser toutes les dispositions constitutionnelles garantissant la stabilité gouvernementale».
Refusant de donner des noms, le maire de Nice souhaite un éventail de personnalités «des sociaux-démocrates jusqu'à une droite souverainiste acceptable». Sous-entendu, sans LFI. Le programme du NFP, dont font partie les Insoumis, est selon lui «dangereux», avec un «budget suicidaire» qui prévoit «plus d'impôts et de dépenses publiques». «Tous les sociaux-démocrates sont les bienvenus dans une coalition mais il faut pour cela partager les valeurs de la République, le soutien à la police, la lutte contre l'antisémitisme et le souci des équilibres budgétaires», estime le maire.
Christian Estrosi reste par ailleurs ouvert à un rapprochement du parti de la majorité présidentielle Horizons, auquel il appartient, avec Les Républicains. «Notre pensée est proche», assure-t-il. Quant à lui, pense-t-il à Matignon ? À cette question, l’ancien ministre sous la présidence Chirac invoque le non-cumul des mandats, et assure qu’il «privilégier(a) toujours (s)a collectivité».