Vivante. C’est d’abord ce rouge. Couleur sanguine, liquide. La douleur coule des pages. Puis, c’est cette épigraphe d’Ingeborg Bachmann: «Toute personne qui tombe a des ailes.» Voilà qui annonce une lutte verticale, un combat entre la chute et l’ascension. Plus loin, Clara Ysé écrit comme en écho: «Je fais partie de celles qui ne tombent pas.»
Le recueil s’ouvre par une nuit de feu. Une nuit flamboyante où rougissent les mots pleins de désir. Organiques. «Je dévore tes lèvres et te regarde à l’infini.» Lit-on de la poésie ou touche-t-on une peau? Les 83 poèmes nous troublent. Ils sont à la recherche d’une main, d’un geste. «Quand le soleil se lève la panique me prend à la gorge.» Les lumières rougeoient dans le noir et Ysé trace son chemin dans les ténèbres.
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Les vers deviennent des refrains. Faut-il le rappeler, Clara Ysé est auteur-compositrice-interprète. Sa musique creuse le ciel. Les comparaisons deviennent autant de points de repère pour retrouver du sens, du rationnel tandis que «le…