Ligue 1 : PSG, le temps des vendanges... et des doutes
«Je n’ai pas la formule magique». Ce sont les mots de Luis Enrique, après le nul sans but du PSG à Auxerre (0-0), vendredi, lors de la 14e journée de Ligue 1. Deuxième nul de suite en championnat pour les Parisiens, après celui concédé face à Nantes (1-1) la semaine passée. Le contenu était toutefois nettement meilleur que face aux Canaris. Pas photo. Et la domination, totale. Les chiffres sont clairs : 73% de possession, 25 tirs (dont 11 cadrés) à 6, 674 passes, 55% de duels gagnés, 15 corners… «Il n’a rien manqué… à part le but», résume Nuno Mendes, sur DAZN. «C’est le foot, des fois on gagne… et des fois, non, des fois on marque et des fois, non», juge Willian Pacho.
Sauf que ça arrive souvent à Paris ces derniers temps. Les joueurs de Luis Enrique n’ont marqué qu’une fois lors de leurs trois derniers matchs, si on remonte à la défaite contre le Bayern (1-0), à Munich. Une maladresse qui touchait surtout Paris en Ligue des champions jusqu’ici. Seulement trois buts marqués en cinq matchs de C1 cette saison. Les Rouge et Bleu sont d’ailleurs en tête au classement des attaques en L1 avec 37 réalisations.
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Donovan Léon a écœuré les attaquants parisiens.
Christophe Pélissier
Gonçalo Ramos de la tête, Nuno Mendes du droit, Kang-in Lee du gauche, Achraf Hakimi en force… On ne va pas énumérer toutes les occasions parisiennes. Il y en a eu des caisses. Mais encore une fois, la maladresse a parlé. «J’avais dit que pour faire un résultat contre Paris, il faudrait avoir beaucoup de solidarité, d’abnégation et de prises de risque avec le ballon. Il fallait surtout un grand Dono», a soufflé Christophe Pélissier. «Dono», c’est Donovan Léon, le portier auxerrois. 11 arrêts. Et de gros arrêts. Un mur. «Il a écœuré les attaquants parisiens et nous permet de prendre ce point, important sur le plan comptable mais surtout mental», reconnaît le coach de l’AJA. Léon a encore fait la différence en fin de match, dont un face-à-face avec Randal Kolo Muani. Infranchissable. Et verni aussi, lui qui a été sauvé par sa barre sur une frappe de Vitinha. «Le gardien adverse a été très fort», juge Luis Enrique.
Malgré les prouesses de Léon et même si on se souvient qu’Auxerre est la deuxième meilleure équipe du championnat à la maison, ce nul a un goût de défaite pour Paris. Surtout, c’est tout sauf rassurant avant un match capital à Salzbourg, mardi, en Ligue des champions. En Autriche, le PSG devra faire sans Ousmane Dembélé, suspendu. C’est sans doute pour cela que Luis Enrique a, comme face à Nantes, décidé de se passer de l’international tricolore en Bourgogne. Doublé par Jonathan David au classement des buteurs (11 contre 10), Bradley Barcola est encore resté muet. Idem pour le revenant Gonçalo Ramos ou le déclassé Randal Kolo Muani. La panne sèche.
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Mêmes causes, mêmes effets
Or, il faudra marquer à la Red Bull Arena. Pas le choix. Avant d’affronter City et Stuttgart en janvier, il vaudrait mieux faire le plein face à cette modeste équipe autrichienne... «On a insisté, je n’ai pas d’autre formule (que celle de la semaine passée après Nantes), insister, insister, insister. (…) On a eu 25 situations, on a fait un bon travail sur le plan offensif. Mais on ne va pas perdre la foi, on va écouter les critiques, on est préparés à cela, et on va continuer à insister. (…) Tout le monde est tellement négatif, à voir où sont des erreurs, se demander de quoi on a besoin… On a besoin d’insister et de marquer, c’est un sport dans lequel il faut marquer des buts. Mais je suis content de la performance de l’équipe, pas du résultat. On doit continuer, et continuer de penser positivement aussi», assure Luis Enrique, qui avait d’ailleurs choisi de reculer Warren Zaïre-Emery dans la ligne de trois derrière sur les phases de possession. C’est Fabian Ruiz qui s’y était collé face au FCN. Cela permet de donner plus de liberté à Nuno Mendes pour monter. Dans les buts, Gigio Donnarumma, qui a sauvé la maison face à Hamid Traoré en fin de partie.
Bref, mêmes causes, mêmes effets pour ce PSG en manque de talents offensifs, ce n’est pas nouveau, mais qui récite bien le football dogmatique de Luis Enrique. Comme souvent, l’intensité y était, le contre-pressing aussi. «Paris a été très bon sur les transitions défensives et nous a empêchés de nous exprimer sur le plan offensif», note Christophe Pélissier. Ça ne suffit pas.
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C’est une question de confiance devant le but, un peu plus de calme devant le gardien.
Nuno Mendes
Reste à trouver la… formule magique pour relancer la machine, casser la spirale négative et mettre ce satané ballon au fond de la cage adverse. Pour Luis Enrique, ce n’est en tout cas «pas un problème de mental. Je critiquerais mes joueurs s’ils n’étaient pas motivés, mais comme ils donnent tout... C’est leur intérêt de marquer, c’est notre intérêt à tous». Pas faux. Alors quoi ? Quel est le problème ? «C’est une question de confiance devant le but, un peu plus de calme devant le gardien», devine Mendes. «J’ai aimé notre mentalité», martèle quant à lui Pacho. Et d’ajouter : «Il faudra bien analyser le match et agir en tant qu’équipe pour gagner. On aura un match très important à gagner mardi». Ça au moins, c’est vrai. Un match lors duquel les Parisiens seront «sans filet», dixit «Lucho». Et avec un peu de doute dans les têtes aussi…