Mercato: «cela m’a empêché de dormir», pourquoi Grégory Lorenzi n'a pas quitté Brest
Grégory Lorenzi a vécu un été très mouvementé. Que ce soit avant la fin de saison et la troisième place historique du Stade Brestois, synonyme de qualification directe en Ligue des champions ou pendant le mercato, le directeur sportif de quarante ans fut la cible de nombreux clubs de Ligue 1, et étrangers, qui ont tenté de le débaucher. La rançon de la gloire. Le principal intéressé, loué pour ses qualités, son réseau et sa vision, s'explique au Figaro sur son choix de rester dans le Finistère, malgré des approches de Rennes, Monaco, Lens ou encore Nice.
« Je n'étais pas dans cette optique de partir, j'ai eu une, puis deux, puis trois, puis quatre sollicitations, cela fait réfléchir, nous avoue-t-il avec clarté et franchise. On peut ne pas être insensible car c'était des clubs d'un niveau au-dessus de Brest. À l'étranger, on est venu vers moi pour savoir si j'étais ouvert… C'est différent. En France, on me voulait vraiment. Cela venait de tous les côtés et c'était dur à gérer. » Ouvert à la discussion, Grégory Lorenzi, qui a obtenu une revalorisation salariale de son président Denis Le Saint, désireux de le garder, a rencontré différents interlocuteurs. Notamment à plusieurs reprises François-Henri Pinault, président du directoire d'Artémis, la holding qui contrôle le Stade Rennais.
Le principal intéressé, sans nommer le nom des clubs, en dit un peu plus. « Cela a commencé avant la fin du championnat et cela s'est accentué. Quand il t'arrive ça, tu te poses des questions, mais je me suis dit rapidement que la décision que je prendrais serait la bonne. C'est mieux d'avoir plein de sollicitations que pas du tout et être là à chercher du travail. L'été fut mouvementé. » Relancé sur le fait de savoir si cette période l'avait perturbé, avec des propositions de salaire plus en adéquation avec son nouveau statut et une manne financière pour recruter plus élevée qu'à Brest, Grégory Lorenzi ne botte pas en touche. Sincère. « Cela m'a empêché de dormir, c'était pesant, même mes proches, comme mes parents et mes frères, mon épouse vit avec moi donc elle savait tout, n'osaient plus me poser la question, cela devenait insupportable. » Interrogé sur le sujet, Denis Le Saint, président du club, répond avec une dose de bluff : « Il ne m'a pas dit qu'il partait, donc il reste. Il est normal qu'avec l'exposition qu'il a eue, il soit sollicité, c'est la vie. »
Pourquoi n'est-il donc pas parti ? « Tout en ayant le plus grand des respects pour Brest, je n'ai pas voulu rentrer dans une guerre avec qui que ce soit, avance le principal intéressé, qui jouit des pleins pouvoirs et d'une totale liberté au SB29, situation qu'il n'aurait pas forcément retrouvée au sein des clubs cités plus haut. Toutes les planètes n'étaient pas alignées après avoir pesé le pour et le contre. Je n'ai pas senti que le timing était le bon. Il faut profiter des louanges, mais c'est le meilleur des somnifères. Cela me donne plus de force de continuer à vouloir être performant. » En janvier dernier, il nous avait soufflé vouloir rester jusqu'à la sortie de terre du nouveau stade, prévue en 2027. Tout est possible.