« Les gens ont beaucoup de mal à joindre les deux bouts » : à New York, l’espoir Zohran Mamdani pour les victimes de la gentrification
New York (États-Unis), envoyé spécial.
Il est 7 heures du matin et la Roosevelt Avenue se réveille à peine ou plutôt, sort de sa somnolence, tout juste dérangée par le crissement métallique incessant des rames du métro aérien. Cette artère est un long corridor qui traverse le quartier d’est en ouest sur près de 10 km.
L’arpenter c’est entamer un voyage quasi planétaire. Les oreilles bourdonnent de centaines de langues, le nez repère mille odeurs et les yeux sont brouillés par de multiples couleurs. Les trottoirs, occupés par des vendeurs ambulants, grouillent de monde.
De vieilles dames proposent des plats qu’elles ont confectionnés, dont le fumet se mêle à la fumée des joints d’herbe. Les heures passant, un groupe de mariachi s’immisce dans l’espace sonore. La journée commence. Bienvenue dans le Queens, le plus vaste arrondissement de la ville de New York (8 millions d’habitants), qui porte bien son nom : The World’s Borough (« l’arrondissement du monde » ).
« On veut juste vivre et aider nos familles »
Pedro, lui, est debout depuis bien longtemps. Débarqué de son Équateur natal il y a presque un an alors qu’il atteignait la quarantaine, il galère de plus en plus. Si, au moment de son arrivée, il avait trouvé un job régulier comme électricien, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ses revenus sont insuffisants pour envoyer assez d’argent à son épouse et à ses enfants, restés au pays.
Alors, tous les matins, comme beaucoup d’autres migrants, il va vendre sa force de travail, en se déplaçant de coins de rue en...