Plan israélien pour Gaza : Médecins sans frontières alerte sur des "conséquences absolument catastrophiques"

Médecins sans frontières (MSF) alerte sur franceinfo sur les "conséquences absolument catastrophiques" du plan israélien à Gaza. Benyamin Nétanyahou a détaillé, dimanche 10 août, l'opération de l'armée sur le territoire palestinien pour "terminer la guerre". Ce plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à démilitariser Gaza", a répété le Premier ministre israélien. Il a aussi promis des couloirs humanitaires "protégés" et une augmentation du "nombre de sites de distribution d'aide de la GHF" (Fondation privée soutenue par les Etats-Unis et Israël), ainsi que les "largages aériens".

Selon Amande Bazerolle, cheffe de mission à MSF, pour la Palestine, invitée de franceinfo , ces couloirs humanitaires "inquiètent plus qu'autre chose". "La GHF est une arme de guerre et une arme de mort", dit-elle. "Depuis l'ouverture de ces centres de distribution, on en est à 12 000 blessés à 1 700 morts", alerte-t-elle. Selon elle, une multiplication de ces couloirs humanitaires "soi-disant sûrs" entraînerait donc une "accélération du dépeuplement et des exécutions".

"Il n'y a jamais eu aucune zone de sécurité à Gaza"

Médecins sans frontières appelle à "laisser rentrer au moins 600 camions par jour de manière durable" dans la bande de Gaza. Benyamin Nétanyahou a assuré que l'armée israélienne "permettra d'abord à la population civile de quitter en toute sécurité les zones de combat pour se rendre dans des zones sûres désignées", où "on leur fournira en abondance de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux". Une affirmation totalement fausse selon Amande Bazerolle. Elle assure que "la population vit déjà dans des conditions extrêmement difficiles puisqu'ils ont été poussés vers une toute petite bande côtière de la ville de Gaza". Selon elle, "les gens n'ont plus aucune confiance, on parle de zone de sécurité mais il n'y a jamais eu aucune zone de sécurité à Gaza".

"Il y a toujours très peu d'aide humanitaire qui entre dans la bande de Gaza", déplore-t-elle. "Tout est urgent aujourd'hui" à Gaza, affirme Amande Bazerolle. "C'est très difficile d'accéder à toutes les populations", dit-elle, "ne serait-ce que pour leur distribuer de l'eau" à certains. "Il n'y a pas un seul hôpital qui soit capable d'exercer la totalité de ses prérogatives", alerte la cheffe de mission à Médecins sans frontières. "La seule chose qui pourrait nous permettre de palier cette situation, c'est un cessez-le-feu", selon Amande Bazerolle qui assure que "80% de la population de Gaza n'a pas accès à l'aide humanitaire".