En Israël, le chef limogé du Shin Bet met en cause Benyamin Nétanyahou dans une déclaration à la Cour suprême

Le chef des services de sécurité intérieure israéliens, limogé par le gouvernement, accuse Benyamin Nétanyahou d'avoir exigé de lui une loyauté personnelle, dans une déclaration écrite sous serment à la Cour suprême, diffusée par les services de la procureure générale, lundi 21 avril.

Il s'agit du dernier épisode de la saga juridico-politique qui oppose Benyamin Nétanyahou à Ronen Bar, le chef du Shin Bet, dont le limogeage annoncé par le gouvernement a provoqué un tollé dans une grande partie de l'opinion israélienne et engendré des manifestations de masse. Sa mise à l'écart est contestée notamment par l'opposition, qui y voit le signe d'une dérive autocratique du pouvoir, et par la procureure générale de l'Etat. La Cour suprême israélienne a appelé le gouvernement et la procureure générale à trouver un compromis autour de ce limogeage après la Pâque juive, qui vient de s'achever.

Dans sa déclaration sous serment lundi, Ronen Bar accuse Benyamin Nétanyahou de lui avoir demandé une loyauté personnelle. "Il était clair" que, dans le cas d'une crise constitutionnelle, il devait obéir à Benyamin Nétanyahou et pas à la Cour suprême, écrit-il dans le document, diffusé par les services de la procureure générale.

"Des affirmations mensongères" 

Ronen Bar rejette fermement les accusations de Benyamin Nétanyahou et de son entourage selon lesquelles le Shin Bet n'a pas alerté le Premier ministre et les autres services de sécurité à temps de l'attaque du 7 octobre 2023. Ce jour-là vers 3 heures, toutes les agences de sécurité ont reçu une alerte concernant "des préparatifs inhabituels et la possibilité d'intentions offensives de la part du Hamas", selon le Shin Bet.

Ronen Bar explique notamment comment il s'est rendu au siège du Shin Bet à 4h30, soit deux heures avant l'attaque du Hamas sur le sol israélien, et a donné des instructions pour que le conseiller militaire du Premier ministre soit informé des événements. "Cette nuit-là, rien n'a été caché à l'appareil sécuritaire ou au Premier ministre", ajoute-t-il.

Le bureau de Benyamin Nétanyahou a rejeté ces déclarations. "Ronen Bar a présenté des affirmations mensongères dans sa déclaration à la Cour suprême, qui seront réfutées en détail prochainement", a-t-il dit dans un communiqué.