Artistes afghanes exilées en France: "Les voix des sans-voix"
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A la Une de la presse, le bras de fer entre les juges et le gouvernement de Giorgia Meloni, qui a adopté, hier, un décret pour contourner l’opposition des tribunaux au transfert de migrants vers l’Albanie.
«A quel paese», «Va au diable»: Il Manifesto, le journal communiste, résume, à sa façon le message de Giorgia Meloni aux juges, avec un jeu de mots qui fait aussi allusion aux 19 pays désormais considérés comme «sûrs» par son gouvernement. «Meloni contre l’UE, les juges et le Quirinale», la résidence du président italien Sergio Mattarella: Domani, journal de centre-gauche, critique, lui, ce «blitz», cette attaque éclair du gouvernement, qui n’empêchera pas pour autant, selon lui, «l’échec de son plan d’expulsion» des migrants vers l’Albanie. «Le gouvernement défie les juges» et cherche surtout à envoyer un «signal politique»: d’après La Repubblica, le décret adopté hier ne changera rien sur le fond, puisque les juges auront toujours le dernier mot, mais permet à Giorgia Meloni d’accuser les magistrats de rendre «inutilisable, le centre ouvert en Albanie, en s'opposant à sa politique migratoire. «C’est moi qui gouverne»: mis en scène ou non, ce bras de fer entre Giorgia Meloni et les juges est applaudi, par le très à droite Il Giornale, qui accuse, entre autres, les magistrats italiens d’être de gauche et, plus original, de n’avoir pas «compris» le droit européen.
A la Une de la presse, également, la victoire, d’extrême justesse du «oui» des Moldaves à l’adhésion à l’Union européenne. Le site Jurnal fait état de 13 000 voix d’écart, seulement, entre les partisans de l’adhésion à l’UE et ses opposants. Un résultat extrêmement serré mais qui rend «le parcours européen de la République de Moldavie irréversible et doit être inscrit dans la Constitution», selon le site d’info moldave. Pas si simple, répond Noi, autre site moldave, qui soutient, lui, que les autorités de Moldavie «doivent arrêter le processus d'intégration européenne et travailler avec le peuple pour le convaincre de la nécessité d’entrer dans l’UE, car décider d’avancer avec un écart aussi minime risque de conduire à une catastrophe, à l’éclatement et à la division du pays».
Les autorités moldaves dénoncent une ingérence de la Russie dans les élections. Le Figaro cite la présidente sortante Maia Sandu, candidate à sa réélection, qui dénonce «une attaque sans précédent contre la démocratie». Cette ingérence aurait pris plusieurs formes, notamment l’achat de votes, et des campagnes de désinformation pilotées depuis Moscou, auxquelles aurait activement participé le milliardaire moldave exilé en Rusie Ilan Shor. Pour le site américain Politico, ces résultats doivent «tirer la sonnette d’alarme», pour l’UE, et montrent à quel point «Moscou est prêt à investir beaucoup d’argent dans les pots-de-vin et la désinformation dans sa bataille pour l’influence de l’UE dans les anciennes républiques soviétiques», en Moldavie, mais aussi en Géorgie, où se tiendront des législatives tout aussi importantes, samedi.
L’ingérence russe ne serait toutefois pas la seule responsable du faible score du «oui» en Moldavie. L’Humanité, le quotidien communiste français, qui évoque «un désaveu cinglant du tournant pro-européen et pro-Otan du gouvernement» moldave, soutient même que «le choc inflationniste créé par le rapprochement avec l’UE» après le début de la guerre en Ukraine, «a pesé davantage sur le scrutin que l’influence des groupes pro-russes». Le journal explique que la Moldavie, dépendante «presque exclusivement du gaz russe avant 2024, a choisi de diversifier ses approvisionnements, avec, pour conséquence, une augmentation brutale des prix de l’énergie, jusqu’à 700 % pour le gaz, 400 % pour l’électricité, l’an dernier». Une situation qui a conduit, selon L’Huma, la Commission européenne à annoncer une aide record de 1,8 milliard d’euros, 10 jours avant ces élections, pour aider le pays à faire face, «et surtout l’ancrer de son côté». «Ce ne fut pas seulement à cause de l’influence de Moscou», estime aussi le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui rappelle, de son côté, que «la lutte contre la corruption et la réforme judiciaire» promises par Maia Sandu n’ont connu, pour le moment, «que des succès partiels», et que de nombreux Moldaves sont effectivement, aujourd’hui, «dans une situation économique pire qu’il y a quelques années».
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de lire La Croix, qui revient sur le triste sort des femmes en Afghanistan, où être une femme «s’apparente à une faute», tant le régime des Taliban «ne les envisage que cachées, bannies, enfermées entre quatre murs». Alors que la vie des Afghanes a «basculé dans les ténèbres, sans qu’il soit possible de se rendre sur place pour en rendre compte», le journal a décidé de «ne pas laisser ces femmes totalement sans voix», de «donner la parole à trois artistes afghanes exilées en France qui ont mis la situation de leurs compatriotes au cœur de leur création». Rada Akbar, Zahra Khodadadi et Atifa Azizpor, s’expriment «au nom de leurs sœurs», pour montrer que leurs compatriotes restées là-bas «se tiennent encore debout».
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