La dernière fois qu’ils se réunissaient, Les Républicains traversaient une tempête comme rarement leur famille en a connu. C’était le 13 juin, deux jours après la décision personnelle d’Éric Ciotti, alors président du parti, de nouer une alliance avec le Rassemblement national dans le cadre des élections législatives anticipées.
Depuis, de l’eau a (un peu) coulé sous les ponts. Éric Ciotti a quitté le parti, mettant fin à la guerre juridique qui l’opposait à LR et renonçant, de facto, à la présidence. «À Laurent Wauquiez de voir comment il veut préparer la suite d’une famille tombée quasiment aux mains de M. Macron», a alors déclaré il y a moins d’un mois le député des Alpes-Maritimes dans les colonnes du Figaro . L’enjeu pour la droite se trouve au moins dans la première partie de cette phrase. Et c’est de cela qui, naturellement, dont il était question ce 15 octobre, alors que les membres du Bureau politique LR du parti se sont retrouvés à la Maison de la chimie.
Parmi les présents, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, le patron des députés Droite républicaine, Laurent Wauquiez, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy ou encore, les présidents de région, Valérie Pécresse. Depuis le départ d’Éric Ciotti, la question est sur toutes les lèvres : qui pour la présidence ? En attendant de fixer la date d’un Congrès pour trancher la question, Les Républicains ont opté pour une direction collégiale, composée d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, François-Xavier Bellamy, le trésorier du parti, Daniel Fasquelle, et la députée maralpine, Michèle Tabarot. Un quatuor qui devrait se maintenir jusqu’au premier trimestre 2025.
Une mission d’exploration
Au-delà de la question de l’incarnation, il a été confié à Laurent Wauquiez le soin d'une mission d'exploration pour définir les contours du parti de demain. Statuts, corps idéologique, mode de fonctionnement, nom du mouvement... La droite a du pain sur la planche. «Le parti est au point mort», souffle un député. «Nous avons un premier ministre, deux groupes parlementaires et des élus locaux qui risquent de s’éparpiller. La question qu’il faut trancher est la suivante : quel est le point commun entre tous ces acteurs ?».
Quid de l'élection d'un nouveau chef du parti ? «Je souhaite qu’il y ait plusieurs candidats», renchérit un parlementaire. «Mais il faut d’abord que l’on travaille ensemble sur une ligne politique. La compétition viendra après et dans ce cas, que le meilleur gagne !». Sachant que, le pire, ajoute-t-il, serait que «les perdants fassent sécession». Mais alors, quels candidats ? Laurent Wauquiez, dont l’entourage répète depuis plusieurs mois qu’il «n’exclut rien».