Albert Zennou: «Un premier ministre sinon rien»

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Après le septennat de Macron, le premier ministre doit reprendre du pouvoir en incarnat une sorte de contre-pouvoir. THOMAS SAMSON / AFP

CHRONIQUE - Dans le couple exécutif formé par le président et son premier ministre, ce dernier a souvent des difficultés à être autre chose qu’un «collaborateur». Pourtant, il aurait tout intérêt à gagner en autonomie.

Bien qu’il fût à Matignon, François Fillon en 2007 avait théorisé la disparition du premier ministre. L’objectif avoué était de faire basculer la France vers un véritable régime présidentiel. Le chef de l’État élu au suffrage universel ne se contenterait plus seulement de présider mais également de gouverner. L’Élysée et Matignon réunis dans un seul palais. Selon lui, il y avait là une logique institutionnelle renforcée par l’instauration du quinquennat et l’implication de plus en plus forte du président dans la gestion quotidienne de la France. 

En octobre 2018, François Hollande est allé encore plus loin dans cette idée. Sur la chaîne Public Sénat, il proposait de « couper le nœud gordien. Il faut aller jusqu’au bout. Le président de la République doit être le seul chef de l’exécutif. Donc plus de premier ministre, plus de responsabilité devant le Parlement, plus de droit de dissolution ». Fillon et Hollande n’ont pas vraiment fait florès. Le premier ministre est toujours à Matignon et le président à l’Élysée.

On le croyait voué à disparaître, mais le premier ministre n’a pas été remis en cause. La dissolution maladroitement orchestrée par Emmanuel Macron…

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