Un accident de trop, et la colère explose pour ces riverains de routes dangereuses. Ce fut le cas fin février des habitants de Mur-sur-Allier dans le Puy de Dôme. Ils ont déploré près de leur commune «plusieurs accidents graves , dont certains mortels» sur la RD1, «entre le rond-point de Pont-du-Château et le rond-point de Dallet», à hauteur d’un fameux restaurant nommé «Chez Dubien».
Les dangers y sont multiples : une vitesse excessive des véhicules en sortie de virage, une visibilité réduite, une circulation dense de poids lourds acheminant des gravillons qu’ils rejettent sur la route, et des obstacles visuels fréquents. Il faut aussi se méfier du revêtement dégradé de la chaussée, ou des zones ombragées qui rendent la surface humide et glissante. Bref, les habitants demandent la création d’un rond-point, l’installation de ralentisseurs, le renforcement de la signalisation et la rénovation de la chaussée. Ils ont même lancé une pétition en ligne. «Il devient urgent de réagir», alerte le porte-parole de cette initiative, Stéphane Falgoux.
Gare à la vitesse
Cet exemple est celui de centaines de routes en France, où les accidents se succèdent tragiquement. Ces derniers jours, La Dépêche du Midi relatait que des habitants se plaignent de trop nombreux dangers sur l’avenue Charles de Gaulle, à Albi (Tarn). Là encore, «des gens qui roulent trop vite» sont en cause, mais aussi des paramètres qui peuvent être améliorés : une trop grande ligne droite, sans aucune priorité à droite et une chaussée très dégradée.
Trop de poids lourds sur de petites routes
Parfois, c’est également à cause des applications GPS, type Waze, qui transforme un axe, en une route dangereuse, non adaptée pour accueillir autant d’automobilistes. C’est le cas de la RD 20 entre Arnave et Cazenave en Ariège, où des poids lourds s’engagent alors qu’ils ne passent «ni dans certaines épingles, ni dans l’étranglement du village de Cazenave», indiquait le maire de cette commune au Figaro.
On compte également l’ancienne RN20 dans toute sa longueur : ancien axe stratégique entre Paris et l’Espagne, elle a depuis été largement remplacée par de nombreuses autoroutes (A20, A61, A66). Mais, quand ces autoroutes sont embouteillées, les automobilistes se déportent sur cette ancienne route nationale. Sauf que certaines portions ne sont pas faites pour accueillir poids lourds et trop nombreux véhicules, sur un revêtement dégradé et des tronçons avec des virages serrés et une visibilité réduite.
Le problème ultime reste celui des aménagements insuffisants. C’est le cas dans la commune de Berlaimont (Nord). Dans l’espoir d’abaisser le nombre d’accidents sur deux départementales (la D951 et la D32) la mairie de Berlaimont avait proposé des aménagements : de petits îlots afin de rétrécir la chaussée pour casser la vitesse. Problème, la priorité avait été donnée à ceux qui rencontrent l’obstacle, et les automobilistes en ont perdu les pédales, raconte La Voix du Nord.