Six nations 2025 : ascendant physique, temps fort offensif, résistance en défense... Comment le XV de France a fait craquer l'Irlande
Une victoire de prestige avec la manière. Le XV de France a signé un succès retentissant en Irlande (42-27), samedi 8 mars, à l'Aviva Stadium de Dublin, en ouverture de la quatrième journée du Tournoi des six nations. Auteurs d'une prestation aboutie, les Bleus, qui ont inscrit plus de 40 points pour la troisième fois dans ce Tournoi, ont réussi à faire dérailler une machine irlandaise connue pour sa justesse et sa régularité, et qui ne s'était inclinée qu'à deux reprises sur ses 31 derniers matchs disputés à domicile.
Le défi physique remporté
Sur le pré de l'Aviva Stadium, les Bleus sont d’abord allés chercher leur victoire en remportant la bataille physique. Bien entrés dans leur rencontre, capables de résister aux offensives adverses, ils ont progressivement pris le meilleur sur le plan physique. Orphelin de la puissance de James Lowe, forfait de dernière minute, le XV d'Irlande a vu certains de ses joueurs commencer à montrer des signes d’essoufflement au moment de se replacer dès la fin de la première période.
Testé il y a deux semaines en Italie, le banc en "7-1" a une nouvelle fois porté l’intensité du jeu des Bleus samedi. Entré peu avant la 50e minute de jeu, le mini "bomb squad" a permis d’apporter un second souffle et lancé une période de domination tricolore. "Ça amène beaucoup d'énergie à tout le groupe [...] cet après-midi ça s'est encore révélé positif", a assuré Anthony Jelonch, mentionnant également l'entrée d'Oscar Jégou au centre pour pallier le protocole commotion de Pierre-Louis Barassi, qui a mis les Bleus dans un dispositif avec quatre troisièmes lignes sur le terrain, qui "dépote".
Un momentum offensif au retour des vestiaires
De peu en tête au tableau d'affichage à la pause (6-8), les Bleus ont creusé l'écart en seconde période, notamment grâce à une période de domination entre la 45e et la 60e minute de jeu. Relancés par le deuxième essai inscrit par Paul Boudehent (47e) en réponse à la réalisation de Dan Sheehan (43e), qui avait permis aux Irlandais de prendre les devants pour la première fois, les hommes de Fabien Galthié, en supériorité numérique, ont su saisir l'opportunité d'enfoncer leurs adversaires. En moins de dix minutes, ils ont inscrit deux essais supplémentaires pour aller décrocher le bonus offensif.
"On venait de marquer, on s'est dit que désormais, il fallait aggraver le score, et qu'on allait leur envoyer toute l'énergie qu'on pouvait. On leur a mis la pression partout, et on a su continuer à marquer des essais", a décrypté en zone mixte Anthony Jelonch, entré sur le terrain au début de ce temps fort. Au bord du K-O, incapables de répondre, les Irlandais ont pris "un coup derrière la tête", pour Peato Mauvaka. Un temps fort qui a mis les Bleus sur orbite pour signer une nouvelle prestation offensive remarquée, avec cinq essais inscrits. "On tient quelque chose [...] Pour le moment, les défenses ont du mal à nous contrôler", a apprécié Fabien Galthié après la rencontre.
Une défense de fer aux moments clés
Mais le succès éclatant des Bleus s'est peut-être aussi noué dans une entame de match qui aurait pu ne pas basculer en leur faveur. Rapidement acculés, ils ont passé presque vingt minutes leur ligne d'essai sans craquer, et en ne concédant que trois points sur une pénalité. "La clé de ce début de match, c'est qu'on voulait être connectés entre nous. On montre une forme de puissance collective, les séquences défensives nous ont fait rentrer dans le match et nous ont bien fait démarrer", a réagi Grégory Alldritt, qui a notamment salué l'activité défensive des trois quarts sur cette entame de match.
"Il y avait le sentiment de force collective, même si on ne jouait pas forcément juste, et notamment sur la défense", a également souligné en conférence de presse Fabien Galthié. Une activité défensive globale saluée par le sélectionneur irlandais, Simon Easterby : "Ils ont bien défendu, c’est à leur crédit. On est allés sur leur ligne sans marquer, on a sans doute forcé quelques passes, ils nous ont poussés à l'erreur".
Sur les huit hommes du pack titulaire, sept cumulent plus de 10 plaquages. Le travailleur de l'ombre François Cros s'est particulièrement illustré, avec 17 plaquages, plus que n'importe quel autre joueur sur la pelouse, dont 12 dans les 15 premières minutes. "Il y a déjà un terreau solide défensivement. Les équipes se construisent souvent par là avant de faire basculer le match offensivement", résumait Fabien Galthié au micro de France 2. C'est ce qui s'est passé samedi, et permet aux Bleus d'avoir leur destin en main pour glaner le deuxième Tournoi de l'ère Galthié.