Ligue 1 : sans réponse face au PSG, l'OM humilié au Vélodrome

Choc en toc. On avait parlé du Classique le plus ouvert depuis longtemps, d'un écart réduit entre le PSG et l'OM, d'une occasion en or pour les Marseillais… On n'a rien vu de tout cela dimanche, dans un Vélodrome rapidement éteint par les joueurs de Luis Enrique (0-3), en clôture de la neuvième journée de Ligue 1. Et ce avec l'aimable participation de François Letexier, qui a trouvé intéressant d'attribuer un rouge qu'on qualifiera de mystérieux au meneur de jeu marseillais Harit, dès la 20e minute. Un pied levé pas ou peu dangereux sur Marquinhos. 

Un jaune aurait sans doute largement suffi. À ce moment-là, le Paris-SG menait déjà 1-0. Et c'était déjà compliqué à 11 contre 11 pour les hommes de Roberto De Zerbi. À un de moins pour 70 minutes, mission impossible… Au classement de L1, le PSG fait la (très) bonne opération, confortant sa place de leader et prenant trois points d'avance sur son dauphin monégasque, battu à Nice (2-1) plus tôt dans la journée, et six sur Marseille, troisième à égalité de points avec Lille.

Trop facile 

Paris ne mettait pas longtemps à prendre le contrôle des opérations, domination totale d'entrée et premier tir cadré, sans danger pour Rulli, d'un Dembélé (4e) aligné… dans l'axe. C'est Lee qui évoluait à droite. Petite coquetterie tactique de Luis Enrique. Toujours est-il qu'après cet avertissement sans frais, l'OM passait à la caisse dès la 7e minute, avec le décalage de Barcola, le centre fort de Mendes mal repoussé par Rulli et Neves pour conclure (0-1, 7e). La climatisation au Vélodrome. L'OM sans réaction. Un OM manquant cruellement d'agressivité ou qui en mettait trop, ici avec Hojberg averti pour un contact rugueux sur Neves (18e). Intervention nettement plus virile que celle de Harit sur Marquinhos (20e). Pied haut du Marocain. M. Letexier sortait… le rouge ! La Var n'a rien trouvé à y redire. L'OM à 10.

Soirée cauchemar pour des Marseillais qui croyaient dur comme fer en leurs chances ? On n'avait encore rien vu. Sur un centre anodin de Hakimi, Balerdi trompait Rulli (0-2, 29e). Paris facile. Et Paris qui accroissait encore son avance : Dembélé butait sur Rulli et avait tout le temps de trouver Barcola (0-3, 40e). Trop facile…

Les Parisiens freinent en seconde période 

Certains supporters n'ont même pas attendu la mi-temps pour quitter les tribunes, dégoûtés devant le spectacle. Rien à sauver, opération portes ouvertes sur les côtés, pas d'intensité et encore moins de combativité, De Zerbi aussi dominé par Luis Enrique que ses joueurs (0-3 MT). Rowe à la place de Greenwood et Koné à celle de Wahi : le technicien italien tentait de changer ce qu'il pouvait pour entamer la seconde période. Sans grand effet, il faut bien le dire. Il y avait bien cette frappe de l'ancien Parisien Rabiot (52e), au-dessus, histoire de se rappeler qu'il était sur le terrain. Paris en gestion, tranquille.

Entre deux chants à caractère homophobes et une banderole adressée au ministre de l'Intérieur («Retailleau, soutien numéro 1 à la "Manif' pour tous" et c'est nous les homophobes ?»), les supporters olympiens, auteurs d'un tifo assez extraordinaire avant le coup d'envoi, enflammaient les tribunes – au figuré – avec un craquage massif de fumigènes. Ils n'y avaient qu'eux pour enflammer la soirée. Certainement pas les joueurs de l'OM, qui se contentaient visiblement d'essayer de ne pas prendre une valise. Ni les Parisiens, qui n'avaient pas spécialement envie d'assassiner leurs hôtes.

Luis Enrique pianotait d'ailleurs rapidement sur son banc. Pour son premier Classique, Doué s'y reprenait à plusieurs fois pour essayer de corser l'addition. Ruiz et Asensio aussi. Dembélé avant eux. 85e, la meilleure occasion marseillaise, avec une tête de Brassier… au-dessus. De nombreux supporters olympiens avaient déjà déserté les tribunes à ce moment-là (0-3 score final). L'écart entre le PSG et l'OM est peut-être moindre. Il existe encore. En L1, Marseille n'a plus marqué face à Paris depuis… 2017.