Syrie : ils reviennent à leurs villes natales après 13 ans d'exil

Treize ans que Thaer Al Tahli attendait ce moment. Ce journaliste, exilé à Strasbourg (Bas-Rhin), revient pour la première fois à Homs, sa ville natale, en Syrie. "Je n'arrive pas à y croire", dit-il. Treize aussi que Yahya Al-Abdullah a quitté Alep. Cet ancien activiste a été arrêté plusieurs fois par la police syrienne au début de la révolution. Le professeur, actuellement installé à Besançon (Doubs), prend en photo le nouveau drapeau syrien qui flotte fièrement. "C'est le symbole de notre liberté", déclare-t-il.

Pour les deux hommes, il s'agit d'un retour entre espoir et incertitude. Thaer Al Tahli est retourné dans le quartier qui l'a vu grandir. Il était à la tête d'un syndicat étudiant au début de la révolution. Ses prises de position contre Bachar al-Assad l'ont mis en danger. Il a quitté le pays en 2012. Devant son ancien immeuble, Thaer Al Tahli pointe en souriant le balcon de l'appartement qu'il habitait. Mais une fois les escaliers montés et la porte de son foyer bombardé franchie, la confrontation avec le silence est brutale. "Al-Assad a détruit nos racines. On reconstruira bien sûr. Mais nous, comment on va se reconstruire ?", s'interroge-t-il.

Améliorer le système éducatif

Plus au nord à Alep, Yahya Al-Abdullah est lui aussi parti sur les traces de son passé. Jeune professeur, il a rejoint la rébellion et a affronté les miliciens du régime syrien. L'ancien activiste semble retrouver ses repères dans sa vilel d'origine. L'enseignant souhaite aider à la reconstruction de son pays. Selon lui une priorité s'impose : améliorer le système éducatif. Tout en s'interrogant : "Comment travailler avec des enfants traumatisés par la guerre ?"

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