«L'impact devrait se situer entre 700 et 800 millions d'euros» : pour LVMH, la facture de la surtaxe sur les sociétés s’annonce salée

«L'impact devrait se situer entre 700 et 800 millions d'euros» : pour LVMH, la facture de la surtaxe sur les sociétés s’annonce salée

Le groupe réalise 7% de son chiffre d’affaires en France, mais y paie 45% de ses impôts.  Florence Piot / stock.adobe.com

Le leader mondial du luxe devrait payer, à lui seul, 10% du montant attendu de cette hausse temporaire de l’impôt sur les sociétés.

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Moins d’une semaine après la présentation du projet de budget 2025, les grandes entreprises commencent à faire les comptes. Certaines estiment que la facture liée la hausse temporaire de l’impôt sur les sociétés pourrait être particulièrement salée. C’est le cas du leader mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Moët Hennessy...). Le directeur financier du groupe, Jean-Jacques Guiony, a chiffré l'effort supplémentaire à fournir pour 2024 : «l’impact devrait se situer entre 700 et 800 millions d’euros». 

Ceci porterait à 45% le poids de la France dans les impôts totaux payés par LVMH, contre 40% actuellement. «Et ceci alors que la France ne pèse que 7% de notre chiffre d’affaires, ajoute le grand argentier du groupe. Nous représentons déjà 4,5% des impôts payés par les entreprises en France, et nous contribuerons à hauteur de 10% du produit attendu de cette surtaxe selon le PLF. Ces chiffres devraient rassurer ceux qui craignent que l’on ne contribue pas aux efforts budgétaires en cours...» 

«Alourdissement sans précédent»

Le gouvernement assure que ces efforts, indispensables aux 60 milliards d’euros nécessaires pour redresser les comptes de la France, ne devraient pas durer plus de deux ans. Mais la mesure passe mal. «Cet alourdissement de notre charge fiscale est sans précédent dans l’histoire de l’imposition des sociétés en France, en rupture totale avec les objectifs de baisse puis de stabilité fiscale des dernières années», glisse-t-on dans l’entourage du groupe LVMH. 

Dans les couloirs d’autres géants français, ces efforts font aussi grincer des dents. «La priorité reste bien de réduire le train de vie de l’État, même si les entreprises doivent aussi contribuer aux efforts budgétaires. De ce point de vue, il n’y a qu’à se baisser pour trouver des pistes d’économies, estime le patron d’un grand groupe laitier. Et plutôt que de regarder la taille ou le chiffre d’affaires, il faudrait regarder le niveau de rentabilité.»