Envoyé spécial à Kiev
Dans la nuit du 25 novembre, les vitres vibrent, les murs tremblent et des explosions ébranlent Kiev six heures durant. S’abat «l’attaque de drones la plus massive» sur la capitale ukrainienne depuis le début de la guerre, selon le maire, Vitali Klitschko. Chaque Ukrainien, aussi jeune soit-il, a appris comment réagir ; Kiev est épargnée depuis des semaines, mais n’oublie pas les enseignements qu’ont imposés 22 mois de guerre: mettre entre soi-même et les fenêtres deux murs de distance, afin de se protéger des morceaux de verre qu’une explosion projette ; idéalement, il faudrait surtout descendre dans une cave ou un abri mais, dans les faits, peu d’Ukrainiens s’y rendent encore.
La guerre enseigne autant qu’elle habitue, à moins qu’elle ne lasse surtout. Ceux qui ne se sont pas imperturbablement rendormis vivent ce «blitz» à la mode du XXIe siècle: filmé ou décrit en temps réel sur les réseaux sociaux. Et pour les plus curieux à leurs balcons, la nuit s’emplit du bruit…